(Montréal) La Banque Nationale a dépassé les attentes au troisième trimestre même si elle a continué à mettre de côté d’importantes sommes afin de tenir compte des créances douteuses pendant la pandémie de COVID-19.

L’institution financière établie à Montréal a affiché un bénéfice net de 602 millions, ou 1,66 $ par action, au cours de la période de trois mois qui a pris fin le 31 juillet. À la même période l’an dernier, les profits avaient totalisé 608 millions, ou 1,66 $ par action.

Les dotations pour pertes de crédit se sont élevées à 143 millions, contre 86 millions au troisième trimestre de l’an dernier et 504 millions au trimestre précédent.

« Nous avons été très proactifs au dernier trimestre et avons considérablement augmenté nos (provisions), principalement pour refléter la détérioration des conditions en raison de la COVID-19, a souligné le président et chef de la direction de la Nationale, Louis Vachon, mercredi, au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes. Au troisième trimestre, nous avons continué à garnir prudemment des réserves, mais à un rythme beaucoup plus lent. »

La provision de la banque a été moins importante puisqu’elle a reçu 10 000 demandes de report de paiement au troisième trimestre, comparativement à 75 000 au deuxième trimestre.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de la Nationale est demeuré stable, à 1,66 $ par action. Les analystes anticipaient un bénéfice ajusté par action de 1,30 $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

M. Vachon s’est montré satisfait de la façon dont la banque a traversé la crise sanitaire jusqu’à présent et a dit voir des éléments permettant d’être confiant à l’endroit des perspectives financières du pays.

« Après un plongeon extraordinaire au cours du premier semestre, les économies canadienne et québécoise sont en train de reprendre du poil de la bête avec les réouvertures », a-t-il déclaré.

Au Québec, les économistes de la banque prévoient déjà une contraction de 8 % du produit intérieur brut en 2020, suivie d’une augmentation de 5,5 % en 2021.

« Bien qu’il y ait toujours de l’incertitude entourant la durée et les impacts de la crise, il y a clairement des signaux de rebond », a affirmé M. Vachon.

Dans le secteur des services aux particuliers et aux entreprises, les bénéfices ont fléchi d’environ 15 %, à 233 millions, essentiellement en raison des provisions pour mauvaises créances plus élevées. Du côté de la gestion de patrimoine, les résultats ont progressé de 2 %, à 125 millions, alors que la hausse a été de 5 %, à 188 millions, du côté des marchés financiers.

La division du financement spécialisé aux États-Unis et international a livré des bénéfices de 87 millions, en progression de 26 %.

Dans une note envoyée à ses clients, Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, a qualifié de « légèrement positive » la performance de la Nationale au troisième trimestre. Si le profit ajusté de la banque a dépassé les attentes, l’analyste a souligné que cela n’avait pas été le cas du côté des revenus.

« D’autres banques affichent des ratios de fonds propres plus élevés », a souligné M. Mihelic, en précisant que cet élément limitait son optimisme.