Les profits de Chorus Aviation ont piqué du nez au deuxième trimestre, période au cours de laquelle la compagnie a transporté moins de passagers alors que la pandémie de COVID-19 perturbait ses activités.

La société d’aviation régionale a vu ses bénéfices décliner de 25 %, tandis que ses revenus ont plongé de 45 % dans le cadre d’un trimestre marqué par une forte diminution de la demande attribuable aux restrictions de voyage visant à freiner la propagation du nouveau coronavirus.

« J’espère sincèrement que d’autres réductions d’effectif ne seront pas nécessaires, a expliqué le chef de la direction de Chorus, Joseph Randell, jeudi, dans le cadre d’une conférence téléphonique avec les analystes. Nos activités liées à Air Canada Express ne sont plus l’ombre de ce qu’elles étaient à la même période l’an dernier. »

Le nombre de passagers sur Air Canada Express, dont les vols sont exploités par Chorus, a décliné de 97 % pour s’établir à 92 000 au deuxième trimestre, alors qu’il avait été de 2,7 millions il y a un an. Le nombre de vols a plongé à 5000, par rapport à plus de 56 000 au deuxième trimestre l’an dernier.

En dépit du contexte actuel, M. Randell a expliqué qu’il y avait néanmoins des lueurs d’espoir.

« L’aviation régionale reprend généralement ses activités à un rythme plus rapide que les voyages prévus pour de longues distances », a-t-il fait remarquer aux analystes.

En raison de la pandémie, Chorus a été contrainte de réduire ses coûts en plus de licencier 3200 de ses quelque 5000 employés. La plupart de ces derniers ont perdu leur gagne-pain avant la décision d’Air Canada de mettre fin à 30 liaisons régionales – dont 21 exploités par la Jazz Aviation, une filiale de Chorus – et d’éliminer huit escales dans des aéroports régionaux gérés par Jazz.

À l’instar du grand patron d’Air Canada Calin Rovinescu, M. Randell a pointé du doigt la décision d’Ottawa de maintenir des restrictions de voyage sévères, ce qui nuit à la reprise de l’industrie aérienne.

« Les restrictions […] figurent parmi les plus sévères au monde, a-t-il dit. L’exigence de quarantaine obligatoire de deux semaines en Nouvelle-Écosse, par exemple, complique les choses. »

M. Randell a incité les autorités à s’inspirer d’autres pays du G20 qui ont mis en œuvre des « approches pratiques et scientifiques » pour assouplir les restrictions et soutenir les compagnies aériennes.

Les transporteurs ont incité Ottawa et les gouvernements provinciaux d’assouplir les mesures entourant les voyageurs étrangers, la fermeture de la frontière canado-américaine et la quarantaine obligatoire de deux semaines exigée pour toute personne qui entre au pays, notamment.

Chorus a engrangé 29,2 millions, ou 18 cents par action, au cours de la période de trois mois ayant pris fin le 30 juin, par rapport à 38,9 millions, ou 24 cents par action, à la même période l’an dernier.

De leur côté, les revenus ont fléchi à 184,2 millions, comparativement à 322,5 millions au deuxième trimestre de l’exercice précédent.

Abstraction faite des éléments non récurrents, Chorus a vu son profit ajusté s’établir à 13 cents par action, par rapport à 15 cents par action il y a un an. Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice ajusté par action de 11 cents, selon la société de données des marchés financiers Refinitiv.

Chorus fournit des services d’aviation régionaux à Air Canada ainsi que la location d’avions régionaux à d’autres clients à travers le monde.