(Tokyo) Toyota est resté bénéficiaire sur son premier trimestre 2020/21, marqué par le « grand confinement » pour lutter contre la pandémie dans de nombreuses régions du monde, confirmant une fois encore la capacité du groupe à encaisser des chocs, même très puissants.

Le géant automobile japonais a aussi dit jeudi prévoir un bénéfice net annuel de 730 milliards de yens (5,8 milliards d’euros), ce qui représenterait certes une chute de 64 % sur un an.

Il a confirmé ses autres prévisions annuelles, déjà formulées en mai : un bénéfice opérationnel de 500 milliards de yens (-79 % sur un an) et un chiffre d’affaires de 24 000 milliards de yens (191,4 milliard d’euros au cours actuel), une chute de près de 20 % sur un an.

Il attend ainsi toujours une marge opérationnelle de 2,1 % sur l’ensemble de l’exercice, contre 8 % en 2019/20, selon un communiqué.

Mais Toyota s’est montré légèrement plus confiant sur ses ventes en volume : il a relevé jeudi son objectif annuel à 9,1 millions d’unités (incluant aussi ses autres marques Hino et Daihatsu), contre environ 10,5 millions en 2019/20, soit 200 000 unités de plus par rapport à sa précédente prévision en mai.

« L’impact du coronavirus est très large, significatif et sérieux, et la faiblesse (du marché automobile mondial, NDLR) devrait persister pour le moment », a rappelé Toyota dans son communiqué, reprenant mot pour mot des termes déjà employés en mai.

La durée de la pandémie « demeure incertaine », mais le groupe continue à miser sur une « reprise progressive » de ses ventes, s’attendant toujours également à ce que le marché automobile mondial revienne fin 2020 ou début 2021 à ses niveaux de 2019.

Pronostics pessimistes déjoués

Entre avril et juin, malgré l’impact considérable de la pandémie qui l’avait forcé à suspendre une grande partie de sa production mondiale, Toyota a généré un bénéfice net trimestriel de 158,8 milliards de yens (près de 1,3 milliard d’euros), en chute de 74 % sur un an.

Il est parvenu à dégager un modeste bénéfice opérationnel de 13,9 milliards de yens, un plongeon de 98 % sur un an. Cependant les analystes s’attendaient en moyenne à une lourde perte d’exploitation.

Ses ventes d’avril à juin ont quant à elles fondu de 40,4 % à 4600,7 milliards de yens (36,7 milliards d’euros).

Au-delà du fort déclin de ses ventes, le groupe souffre aussi de l’appréciation du yen face au dollar, un mouvement de change renchérissant ses véhicules à l’export. Il mise toujours sur un dollar pour 105 yens sur l’ensemble de 2020/21, contre 109 yens en 2019/20.

Mais il a pu compter sur le rebond de ses activités en Chine entre avril et juin, alors que le géant asiatique, le premier pays à avoir été touché par le coronavirus, faisait redémarrer son économie à marche forcée.

Les chiffres de Toyota ont rassuré dans l’immédiat les investisseurs. L’action du groupe a nettement accéléré ses gains à la Bourse de Tokyo après ses résultats, et a clôturé en hausse de 2,28 % à 6800 yens, alors que l’indice Nikkei a reculé de 0,43 %.

Son rival et compatriote Honda a également prévu mercredi de rester rentable en 2020/21, mais a subi une perte nette de 80,8 milliards de yens (près de 650 millions d’euros) entre avril et juin.

Nissan, qui était déjà mal en point avant même la pandémie, a lui annoncé la semaine dernière une perte nette trimestrielle plus de trois fois et demi supérieure à celle de Honda (285,6 milliards de yens) et s’attend à une nouvelle perte annuelle colossale de 670 milliards de yens, similaire à celle qu’il a subie en 2019/20.

D’autres géants automobiles mondiaux, de l’allemand Volkswagen aux américains General Motors et Ford, sont tombés dans le rouge sur le trimestre écoulé accusant l’impact économique de la pandémie.