La Caisse de dépôt et placement du Québec conservera une participation

Les rumeurs de fermeture du capital entourant Plastiques IPL circulaient depuis deux mois et c’est l’offre d’une des trois firmes privées d’investissement pressenties pour acquérir le fabricant québécois de produits d’emballage et de contenants en plastique rigide qui a été acceptée.

Le conseil d’administration d’IPL a accepté la proposition de 10 $ par action en argent de Madison Dearborn, une firme de Chicago. Il s’agit d’une prime de 153 % par rapport au prix de l’action d’IPL avant que les rumeurs d’acquisition soient médiatisées à la mi-mai. L’offre donne une valeur boursière d’un peu plus d’un demi-milliard de dollars à IPL.

À 10 $ par action, la transaction se réalise cependant avec un escompte de 26 % par rapport au prix initial de l’action d’IPL de 13,50 $ fixé lors de son retour à la Bourse de Toronto il y a deux ans.

Sans surprise, l’action de Plastiques IPL a bondi de 49 % mercredi après l’annonce de l’offre d’achat de Madison Dearborn. Certains investisseurs au flair extraordinaire ont eu la main heureuse en négociant IPL la veille de l’annonce. Dans un volume de transactions exceptionnellement élevé par rapport à la moyenne quotidienne, le titre d’IPL s’était apprécié de 8 % mardi.

La Caisse de dépôt garde environ 25 %

Plus gros actionnaire d’IPL avec une participation de près de 30 %, la Caisse de dépôt et placement du Québec soutient l’offre de Madison Dearborn. Suite à la transaction, il est prévu que la Caisse conservera une participation d’environ 25 %.

À condition qu’elle respecte un seuil minimum d’actionnariat, la Caisse aura des droits de gouvernance s’appliquant à toute modification importante qui pourrait affecter certaines activités d’IPL au Québec.

Les actionnaires d’IPL ont beaucoup souffert depuis le retour en Bourse de l’entreprise en juin 2018. Le titre a glissé jusqu’à 2,83 $ en mars dernier. Des analystes ont souligné au printemps que la fermeture du capital pourrait offrir une issue satisfaisante aux actionnaires.

Plusieurs facteurs ont été évoqués pour expliquer le piètre rendement boursier du titre. La performance financière décevante, le niveau d’endettement, et le fait que les activités sont liées au secteur pétrochimique sont tous des éléments qui ont pu freiner l’enthousiasme des marchés.

« Nous avons conclu que cette opération est dans l’intérêt d’IPL et équitable pour nos actionnaires. Dans le but de maximiser la valeur pour nos actionnaires, nous avons procédé à une évaluation approfondie de la proposition ainsi que des autres options s’offrant raisonnablement à la société, y compris le statu quo », commente Rose Hynes, présidente du comité spécial chargé d’analyser l’offre.

Outre Madison Dearborn, les noms des firmes Apollo et CapVest ont circulé comme acquéreurs potentiels ce printemps.

Malgré les récentes rumeurs de fermeture du capital, le marché semblait peu croire à une transaction à court terme dans le contexte de la pandémie.

L’analyste Paul Bilenski, de la TD, avait néanmoins souligné dans une note publiée en mai qu’il n’était pas étonnant que des firmes privées d’investissement flairent la bonne affaire en voyant le cours boursier déprécié du titre. Il évaluait cependant qu’une transaction se bouclerait possiblement dans une fourchette de 11 $ à 13,50 $ par action.

Vers une surenchère ?

IPL peut maintenant solliciter une proposition supérieure. BMO Nesbitt Burns a été mandatée pour approcher des parties qui pourraient envisager de faire une proposition supérieure, que Madison Dearborn pourrait choisir d’égaler. Une fenêtre de 30 à 40 jours est ouverte pour solliciter des offres et entreprendre des discussions.

Le dépôt d’une offre concurrente n’est pas impossible, mais demeure peu probable, selon l’analyste de RBC, Walter Spracklin.

IPL, dont les racines sont à Saint-Damien, compte environ 2000 employés et possède des bureaux administratifs à Montréal et à Dublin, en Irlande.