La COVID-19 n’a pas eu le dessus sur Shopify, qui a presque doublé ses revenus et engrangé un profit de 36 millions US alors que la pandémie faisait rage à travers le Canada.

Alors que de nombreuses entreprises canadiennes se sont protégées de leurs créanciers ou ont vu leurs ventes disparaître en un temps record pendant la crise sanitaire, la société de technologie établie à Ottawa a affiché mercredi des revenus en hausse de 97 % pour son deuxième trimestre.

Le cours de l’action de Shopify a grimpé mercredi de 92,28 $, soit plus de 7 %, pour clôturer à 1401,23 $ à la Bourse de Toronto.

Le directeur de l’exploitation Harley Finkelstein a attribué la croissance aux entreprises qui ont choisi des produits Shopify ou qui ont ouvert pour la première fois des sites de commerce électronique. Parmi celles-ci se trouvaient notamment Schwinn, Farm Boy, Snickers et Molson Coors.

La société a observé une accélération de la tendance qui voit les entreprises abandonner leurs anciennes plateformes, a-t-il affirmé.

« Nous constatons également que la transformation numérique pousse généralement les grands détaillants à rechercher des partenaires agiles, flexibles et efficaces au chapitre des coûts, et ça correspond à ce qu’offre Shopify Plus pour les grandes marques. »

La vague d’activité évoquée par M. Finkelstein a propulsé les revenus de Shopify à 714,3 millions US pour le trimestre clos le 30 juin, contre ceux de 362 millions US un an plus tôt.

Shopify a indiqué avoir gagné 29 cents US par action au plus récent trimestre, comparativement à une perte de 26 cents US par action, ou 28,7 millions US, pour la même période l’an dernier.

Le bénéfice ajusté a atteint 129,4 millions US, ou 1,05 $ US par action, en hausse par rapport à celui de 10,7 millions US, ou 10 cents US par action, du deuxième trimestre de 2019.

Les analystes s’attendaient à ce que Shopify affiche une perte nette de 59 cents US par action, ou un bénéfice ajusté de 1 cent US par action, à partir de revenus de 513,8 millions US, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Le chef de la direction de Shopify, Tobi Lutke, a souligné que ce qu’il observait chez Shopify et ailleurs ces derniers mois lui faisaient dire que « 2030 a été ramené en 2020 ».

« Toutes les hypothèses ont été lancées en l’air et réassemblées en fonction de la COVID-19 », a-t-il affirmé. « La COVID-19 a accéléré ce phénomène qui se produisait déjà. »

La pandémie a montré à quel point Shopify était chanceuse d’être une entreprise née et élevée sur l’internet, qui travaillait déjà sur un réseau de centres de distribution visant à réduire les coûts d’expédition et à assurer des livraisons rapides pour les commerçants américains.

Shopify a dû chercher comment accélérer certains de ses plans et en réorganiser d’autres qui avaient été formés avant la pandémie, mais les défis auxquels elle était confrontée n’étaient rien par rapport à ceux qui ont forcé d’autres entreprises à fermer les portes de leurs magasins physiques et à se convertir à la vente en ligne sans préavis.

Shopify était prête et a dirigé de nouvelles entreprises vers son logiciel aussi rapidement que possible, pour finalement enregistrer une augmentation de 71 % de la croissance des nouveaux magasins.

Dans le même temps, M. Lutke a indiqué que l’entreprise passait au « numérique par défaut » et a annoncé à son personnel que Shopify aurait désormais un modèle de télétravail permanent pour la plupart de ses employés.

La directrice financière, Amy Shapero, a indiqué mercredi que les bureaux de Shopify resteraient fermés pour le reste de 2020, et que l’entreprise redéfinissait ses espaces pour son nouvel avenir et réduisait l’empreinte de ses bureaux.

Les employés, a-t-elle dit, travailleront à domicile la plupart du temps, mais pourront utiliser les espaces de bureau lorsqu’il sera logique de le faire.

« Cela représente également une occasion pour Shopify d’ouvrir et de diversifier davantage notre groupe de talents, sans aucune contrainte géographique », a-t-elle affirmé.

« Bien que nos bureaux fassent partie intégrante de l’expérience Shopify, ils ne définissent pas notre culture. »