(Montréal) Un peu plus de trois mois après avoir annulé ses 44 spectacles et mis à pied la quasi-totalité de ses employés, le Cirque du Soleil s’est finalement mis à l’abri de ses créanciers, a appris La Presse.

L’annonce a été faite lundi midi par le président et chef de la direction du Cirque Daniel Lamarre dans une vidéo envoyée aux employés et gestionnaires de la compagnie. Dans un communiqué publié lundi, le Cirque a confirmé avoir déposé une demande de protection contre les créanciers en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) en vue de restructurer sa structure de capital.

Le Cirque a également annoncé la mise à pied permanente de 3480 employés licenciés de manière temporaire le 19 mars dernier. Les employés qui travaillent sur les spectacles permanents de Las Vegas et d'Orlando seraient épargnés.

Parallèlement, le Cirque a conclu une convention d'achat avec ses actionnaires actuels (le fonds américain TPQ, la société chinoise Fosun et la Caisse de dépôt et placement du Québec). Ils s'engagent à injecter 300 millions US dans le Cirque, dont 200 millions US seraient prêtés par Investissement Québec. L'injection inclut 20 millions pour « offrir une aide supplémentaire aux employés touchés et entrepreneurs indépendants du Cirque du Soleil ».

L'entente prévoit aussi que « les créanciers garantis du Cirque du Soleil recevront une dette non garantie de 50 millions US, en plus d’une participation en actions de 45 % dans l’entreprise restructurée, ainsi que le remboursement d’un prêt provisoire consenti par certains prêteurs de premier rang pour un montant de 50 millions US ». Les créanciers doivent approuver cette offre pour qu'elle prenne effet. D'autres groupes concurrents pourraient déposer des offres.

Le Cirque dit avoir reçu beaucoup d'intérêt de la part d'investisseurs potentiels dans les dernières semaines. Le conseil d'administration dit avoir préféré la proposition des actionnaires actuels parce qu'elle « prévoit notamment un niveau d'endettement inférieur suite à la réalisation de la restructuration par rapport aux autres offres, n'a pas d'indemnité de rupture associée et était la seule offre à inclure des fonds dédiés aux employés et aux entrepreneurs indépendants, ainsi que la prise en charge d'obligations en souffrance du Cirque et un engagement plus élaboré des opérations de la Société au Québec ».

La requête déposée en vertu de la LACC sera entendue mardi par la Cour supérieure du Québec.