Le Groupe CH demande le soutien du gouvernement du Québec afin de l’aider à passer à travers la crise engendrée par la COVID-19.

Le Groupe CH, qui possède le Canadien de Montréal et qui est aussi un important producteur de spectacles et gestionnaire de salles de spectacles par sa filiale evenko, demande plusieurs types d’aide financière à Québec.

Selon le Registre des lobbyistes du Québec, le Groupe CH a fait trois demandes principales au gouvernement : permettre à ses joueurs de hockey de reprendre l’entraînement, « soutenir la reprise de ses activités lorsque les rassemblements seront permis » et « soutenir les emplois jusqu’à la reprise complète des activités ».

Le Groupe CH a indiqué par écrit à La Presse qu’« aucune demande n’a été faite en relation avec les employés de L’Aréna des Canadiens », l’entreprise qui détient l’équipe de hockey et evenko. Aussi, « les activités visées par le mandat [de lobbying sur le soutien des emplois] ne couvrent en aucun cas le personnel hockey ou les joueurs », a précisé l’entreprise.

« Nous sommes en effet en discussion avec le gouvernement provincial pour nous accompagner dans la reprise de nos activités, entre autres pour la réouverture du Complexe sportif Bell en vue du retour au jeu de nos joueurs », explique le Groupe CH, qui n’a pas voulu chiffrer ses demandes financières ni indiquer si l’entreprise entendait bénéficier de la subvention salariale fédérale de 75 % (elle y est admissible, en principe).

Depuis le début de la crise, le Groupe CH a cessé presque toutes ses activités, tant sur le plan sportif qu’artistique. À la fin du mois de mars, le groupe a mis à pied 60 % de ses employés réguliers à temps plein et a réduit la semaine de travail du reste des employés.

À moyen terme, le Groupe CH aura aussi besoin de l’approbation du gouvernement du Québec pour présenter à nouveau des matchs de hockey et des spectacles devant des spectateurs. Selon Forbes, le Canadien de Montréal génère environ 91 millions US par saison en revenus aux guichets, soit essentiellement sa marge de profit (106 millions US en 2018-2019).

Plusieurs demandes d’aide

Des filiales du Groupe CH ont fait des demandes d’aide plus précises.

L’Équipe Spectra aimerait se faire rembourser ses dépenses faites avant l’annulation de spectacles ou de tournées.

Le Festival international de jazz de Montréal (FIJM), un organisme sans but lucratif qui a un contrat de gestion avec le Groupe CH, demande aussi à la SODEC un prêt temporaire « afin de minimiser les enjeux de liquidités temporaires » en raison de l’annulation de l’édition 2020.

En plus des programmes liés à la crise économique de la COVID-19, le FIJM et Montréal en lumière demandent aussi à Québec un programme pour compenser la « fuite de revenus autonomes » des festivals au Quartier des spectacles, qui voient leurs revenus d’alcool et de nourriture décliner depuis quelques années au profit des commerces du Quartier des spectacles.

Le cabinet du ministre de l’Économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, n’a pas souhaité faire de commentaires sur les demandes du Groupe CH.

Subventions touristiques maintenues

Par ailleurs, les festivals détenus (Osheaga, îleSoniq) ou gérés (FIJM, Francos) par le Groupe CH obtiendront leurs subventions touristiques pour l’année 2020 malgré l’annulation des évènements en raison de la COVID-19. À titre d’exemple, le FIJM recevra 1 million de dollars, le maximum en vertu du programme provincial.

Environ 200 festivals et évènements au Québec auront droit à cette subvention touristique. « La logique de cette décision est assez simple : l’annulation des festivals fait en sorte qu’ils n’auront aucun revenu en 2020, alors qu’environ 40 % des dépenses ont déjà été engagées depuis la fin de l’été 2019. Or, les subventions et les commandites des sociétés d’État représentent environ 21 % des budgets des festivals [au Québec] », dit Martin Roy, PDG du Regroupement des évènements majeurs internationaux.

Le Canadien de Montréal vaut 1,3 milliard US, selon le magazine Forbes – dont le Groupe CH ne reconnaît pas les données. En décembre, l’entreprise a vendu 49 % des actions d’evenko au géant américain Live Nation. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.