Les ventes d’alcool combiné à une livraison de repas ont augmenté chez St-Hubert depuis le début de la crise. Devant ce succès, les rôtisseries ont élargi leur carte, permettant désormais aux clients de commander du vin signé L’Orpailleur ou encore des canettes de cocktail alcoolisé produit par Romeo’s Gin pour accompagner leur cuisse de poulet rôti.

Depuis la fermeture des salles à manger des restaurants, St-Hubert vend deux fois plus de vin et dix fois plus de bière qu’avant dans ses commandes pour emporter, qui comprennent les livraisons et le service au volant, affirme Josée Vaillancourt, directrice des communications de la chaîne. Au total, St-Hubert est passée de 36 000 commandes – avec ou sans alcool – pour la période allant de janvier à mars à 90 000 commandes au cours des deux derniers mois.

L’entreprise, qui n’offrait pas de produits alcoolisés québécois dans son menu pour emporter, a donc décidé d’ajouter un vin blanc et un rouge du vignoble de L’Orpailleur, en Estrie, ainsi que des canettes de gin tonic prêt à boire élaboré par Duvernois Esprit Créatifs, l’entreprise derrière Pur Vodka. Ces produits s’ajoutent aux vins étrangers et aux bières déjà offerts sur la carte. « Il y a vraiment une idée de démocratiser l’offre », mentionne Mme Vaillancourt. Le prix des vins vendus varie de 19 $ à 35 $. Les canettes Romeo’s Gin coûtent 6,50 $ l’unité. Pour se faire livrer une bouteille, les clients doivent évidemment commander de la nourriture.

Commander de l’alcool pour accompagner un club sandwich ou une poitrine de poulet que l’on mangera ensuite à la maison est-elle vraiment une habitude ancrée dans les mœurs des consommateurs ? Selon Josée Vaillancourt, la pandémie a engendré un changement dans les habitudes. « Les gens essaient de limiter leurs déplacements. Ils ont aussi moins de temps », explique-t-elle, en faisant référence aux longues files d’attente devant les succursales de la SAQ ou les supermarchés.

Une compensation

Cette entente « va mettre un baume » sur les pertes enregistrées par le vignoble de L’Orpailleur, souligne son cofondateur, Charles-Henri de Coussergues. « Ça va être une année difficile », admet-il. L’Orpailleur produit 300 000 bouteilles par année. De ce nombre, de 25 % à 30 % étaient destinées aux restaurants. Avant la crise, les produits du vignoble figuraient depuis une douzaine d’années au menu de 75 salles à manger St-Hubert partout au Québec. Ils s’apprêtaient à faire prochainement leur entrée dans toutes les succursales de La Cage–Brasserie sportive.

L’arrivée des vins de L’Orpailleur sur le menu pour emporter compensera « en partie » pour les pertes engendrées par la fermeture temporaire des salles à manger, souligne M. de Coussergues.

Pour le moment, le vignoble a livré en moyenne deux caisses de 12 bouteilles dans une soixantaine de succursales faisant la livraison. On s’ajustera à la demande. « Avoir un partenariat avec une entreprise comme St-Hubert, c’est hautement symbolique pour moi », mentionne-t-il.

Rappelons que les produits alcoolisés québécois ont la cote depuis le début de la pandémie. À la SAQ, par exemple, depuis le début du mois d’avril, les ventes de vins québécois ont augmenté de 60 % par rapport à la même période l’an dernier. Les spiritueux d’ici ont quant à eux connu une hausse de 79 %.