(New York) Après JCrew, Neiman Marcus et Stage Stores, c’est au tour de la chaîne de vêtements JCPenney d’être terrassée par le coronavirus : l’entreprise a annoncé vendredi se placer sous le régime américain des faillites.

Le groupe de Plano (Texas) a indiqué avoir recours au chapitre 11, un dispositif qui permet à une entreprise n’arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l’abri des créanciers.

JCPenney a précisé disposer de 500 millions de dollars de trésorerie et avoir reçu des engagements de financement à hauteur de 900 millions de dollars de la part de débiteurs-exploitants.

L’entreprise avait manqué une échéance de versement des intérêts de sa dette en avril, ce qui avait alimenté les rumeurs sur une faillite imminente.

« Le coronavirus (COVID-19) a créé des défis sans précédent pour nos familles, nos êtres chers, nos communautés et notre pays », a affirmé la patronne de JCPenney Jill Soltau dans un communiqué.

« Par conséquent, l’industrie américaine de la grande distribution vit une nouvelle réalité profondément différente, qui a contraint JCPenney à prendre des décisions difficiles dans la conduite de nos affaires », a-t-elle poursuivi.

Déjà en grande difficulté avant la pandémie, la chaîne n’aura pas résisté au choc économique provoqué par le coronavirus.

« Si nous avions travaillé en parallèle sur des options pour renforcer notre bilan et nos ressources financières, la fermeture de nos magasins en raison de la pandémie a nécessité un examen plus approfondi des moyens d’éliminer la dette impayée », explique Mme Soltau.  

Fondée en 1902 dans le Wyoming par James Cash Penney, la chaîne est devenue au fil du temps une institution de la grande distribution américaine.

Elle a survécu à la Grande Dépression et s’est implantée lors de la seconde moitié du 20e siècle, dans les centres commerciaux géants, alors symboles de la société de consommation à l’américaine.  

Comme celui des autres grands magasins, son déclin, entamé il y a une décennie avec l’avènement du commerce en ligne, a été précipité par le succès d’Amazon et de la « fast fashion » (H&M et Zara).

En février, JCPenney employait environ 90 000 salariés et possédait près de 850 magasins sur le territoire américain, selon des documents transmis au gendarme boursier américain, la SEC.

L’entreprise a prévu de réduire son nombre d’enseignes « par étapes » dans le cadre de son vaste plan de restructuration.

Elle a déclaré un chiffre d’affaires de 10,7 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de plus de 7 milliards de dollars en dix ans.

JCPenney n’a pas été rentable sur une année fiscale depuis 2011.