Les Industries Dorel ont dévoilé vendredi une perte du premier trimestre sept fois plus importante que celle réalisée à la même période l’an dernier, sa division de produits de puériculture ayant été fortement touchée par la pandémie de COVID-19.

La société montréalaise, qui fabrique à la fois des bicyclettes, des meubles pour la maison et des produits pour bébés, a réalisé une perte nette de 57,8 millions US, soit 1,78 $ US par action, au cours du trimestre clos le 31 mars, ce qui se compare à une perte de 8,3 millions US pour la même période l’an dernier.

Ses revenus ont reculé de 7,2 % pour atteindre 580,8 millions US au plus récent trimestre. Ils avaient été de 625,6 millions US au premier trimestre de 2019.

Mais pendant que la division des produits de puériculture voyait ses revenus chuter de 15,2 % à 195,2 millions US, celle des sports enregistrait une quatrième hausse trimestrielle consécutive de son chiffre d’affaires, lequel a progressé de 2,0 % à 188,2 millions US.

L’impact de la pandémie de COVID-19 s’est fait ressentir dès le début février pour la division des produits pour bébés, qui exploite des usines en Chine. La fermeture de ces installations a entraîné des interruptions dans la chaîne d’approvisionnement et une baisse des ventes.

En Amérique du Nord, les fermetures de magasins sont survenues plus tard dans le trimestre, et Dorel croit que si les consommateurs n’ont pas acheté de sièges d’automobile ou de poussettes, ces achats ne sont en fait que reportés. En outre, l’entreprise a précisé que ses ventes de marchettes, de barrières de sécurité et de chaises hautes étaient restées vigoureuses tout au long du trimestre.

Dorel a ajouté que les ventes d’avril avaient été substantiellement plus faibles, mais qu’elle observait déjà une augmentation des ventes de sièges d’automobile pour enfants dans les régions où les règles de confinement ont été assouplies.

Les résultats du deuxième trimestre de cette division s’annoncent faibles, mais une amélioration est attendue dans la deuxième moitié du trimestre, avec la réouverture complète des détaillants, le lancement de nouveaux produits et le rattrapage des achats reportés.

La bicyclette populaire en pandémie

Du côté de Dorel Sports, la pandémie a fait dérailler un solide début de premier trimestre en forçant la fermeture des usines asiatiques de bicyclettes pendant quatre à six semaines, ce qui a réduit l’offre. Une hausse des ventes en ligne a permis de contrebalancer une partie des pertes de ventes dans les magasins physiques, mais une perte d’exploitation a été inévitable.

Cependant, Dorel a noté une résurgence de l’industrie de la bicyclette ces dernières semaines. « Plusieurs personnes sortent pour profiter de l’air frais et faire de l’exercice, tandis que d’autres utilisent leur bicyclette comme mode de transport pour éviter les transports publics pendant la crise du coronavirus », a-t-elle observé dans un communiqué.

« Les désirs de bien-être physique et mental, de plaisir en plein air et d’exercice, tout en respectant l’isolement sécuritaire, sont tous des facteurs qui alimentent la croissance significative de la demande pour les bicyclettes. »

Même si les problèmes d’approvisionnement devraient continuer à représenter un problème à court terme en raison de la forte demande, un retour à la rentabilité de cette division est attendu au deuxième trimestre, a indiqué Dorel.

La troisième division de Dorel, qui se spécialise dans les meubles, a vu ses revenus reculer de 6,3 % à 197,4 millions US au premier trimestre.

L’analyste Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux, a souligné que le résultat ajusté de Dorel était plus faible que prévu, et que l’impact de la pandémie avait obscurci un début d’année qui, autrement, montrait des améliorations.

« Les perspectives pour le deuxième trimestre sont plutôt optimistes, les divisions Sports et Maison connaissant une plus forte demande en avril. […] Cependant, les interruptions dans la fabrication et la chaîne d’approvisionnement au premier trimestre, et les réductions prévues des stocks, devraient entraîner des problèmes de rupture de stocks à court terme », a-t-il précisé.

Les investisseurs ont bien accueilli les résultats, et l’action de Dorel a avancé vendredi de 21 cents, soit 7 %, pour clôturer à 3,20 $ à la Bourse de Toronto.