Moins de deux ans après son arrivée chez Hexavest au poste de cochef des placements, le stratège vedette Vincent Delisle vient de quitter ses fonctions au terme d’un trimestre très difficile pour la firme montréalaise d’investissement.

Hexavest est l’un des plus importants gestionnaires institutionnels indépendants au Québec. L’actif sous gestion de la firme a fondu de 5 milliards de dollars au premier trimestre, l’équivalent d’une baisse de près de 30 %. Si l’actif sous gestion s’élevait à 18 milliards pour débuter l’année, il se chiffrait à 13 milliards au début d’avril.

Impossible de savoir quelle part exactement de la baisse de l’actif sous gestion est attribuable au récent repli boursier, ni quel impact de potentielles sorties de fonds ou la perte d’un ou de plusieurs mandats pourraient avoir eu.

La réorganisation ne touche par ailleurs pas qu’une seule fonction. Hexavest vient également d’abolir trois postes de gestionnaire de portefeuille et un poste d’analyste.

Le président d’Hexavest, Marc Christopher Lavoie, a poliment décliné notre demande d’entrevue. Il nous a toutefois fourni une communication d’entreprise dans laquelle il explique que la réorganisation de l’équipe vise à rétablir les conditions qui ont permis à Hexavest de livrer de « solides rendements à long terme » dans le passé.

« Nous avons bâti notre marque à titre de gestionnaire défensif, en offrant une forte performance relative lors des reculs boursiers et en suivant le rythme des marchés lorsqu’ils montaient. Nous croyons qu’il s’agit de la meilleure façon de générer une surperformance à long terme. Nous avons conclu qu’un retour à un modèle organisationnel plus agile nous placerait en meilleure position pour respecter l’engagement pris envers nos clients. »

Vincent Delisle avait été embauché par Hexavest au printemps 2018. Marc Christopher Lavoie avait alors indiqué à La Presse qu’Hexavest cherchait quelqu’un capable d’amener des idées nouvelles pour renforcer Hexavest dans un environnement de marché haussier. L’approche d’Hexavest était reconnue pour être prudente, ce qui avait tendance à être bénéfique dans les périodes de repli boursier.

Il n’a pas été possible de parler à Vincent Delisle mercredi.

Pour faire le saut chez Hexavest, Vincent Delisle avait quitté son poste de stratège en chef à la Banque Scotia, où il travaillait depuis 2004. Il a profité de ses années à la Scotia pour acquérir une expertise dans le développement de portefeuilles modèles d’actions et se forger une réputation enviable de spécialiste en répartition d’actifs.

Maintenant que son poste de cochef des placements est éliminé, le président du conseil d’administration d’Hexavest, Vital Proulx, est désormais l’unique chef des placements de cette firme boutique spécialisée dans la gestion d’actions internationales pour une clientèle institutionnelle.

Hexavest se targue notamment de détenir souvent des positions à contre-courant des autres investisseurs. « Le courage et la patience font partie de notre ADN », est-il indiqué sur le site web de la firme.

Fondée il y a 16 ans, Hexavest compte 45 employés, dont une quinzaine sont actionnaires. Il y a huit ans, le gestionnaire d’actifs du Massachusetts Eaton Vance a acquis une participation de 49 % dans Hexavest pour devenir un partenaire de distribution à l’extérieur du Canada.