(Montréal) Air Canada et Transat A. T. semblent également miser sur un coup de pouce du gouvernement québécois afin de traverser les turbulences provoquées par la pandémie de COVID-19.

De manière distincte, les deux compagnies ont chacune récemment modifié leur inscription au Registre des lobbyistes du Québec afin de notamment cibler les ministères de l’Économie et de l’Innovation, des Finances ainsi que l’Office de la protection du consommateur (OPC) dans le cadre de leurs démarches.

« Démarches pour l’adoption d’orientations et de programmes qui tiennent compte de l’impact économique de cette pandémie sur l’industrie du voyage et du transport aérien, comme par exemple mesures fiscales pour favoriser le maintien en emploi de travailleurs », peut-on lire, parmi les objectifs évoqués par le plus important transporteur aérien au pays ainsi que la société mère d’Air Transat.

Les sociétés, qui exploitent les agences Vacances Air Canada et Vacances Transat, souhaitent également se pencher sur les politiques de modification et d’annulation des agences de voyages, « notamment dans l’administration du Fonds d’indemnisation des clients des agences de voyages (FICAV) », qui est administré par l’Office de la protection du consommateur (OPC).

Air Canada et Transat A. T. n’ont toutefois pas voulu offrir plus de précisions, lundi, à propos des changements apportés à leur inscription au registre et qui sont en vigueur jusqu’à la fin de l’année.

Au Canada, le secteur aérien n’a pas encore fait l’objet de mesures d’aides directes de la part du gouvernement fédéral.

Les transporteurs, à l’instar des autres compagnies, ont toutefois pu se tourner vers la subvention salariale d’Ottawa permettant aux travailleurs de toucher 75 % de leur salaire horaire normal, ou un maximum de 847 $ par semaine. Cela a notamment permis à Air Canada et Transat A. T. de rappeler des milliers d’employés – respectivement 16 500 et 4000 – mis temporairement à pied en raison de la crise provoquée par le nouveau coronavirus.

Pas de remboursement

Les compagnies aériennes canadiennes ont toutefois été la cible de critiques étant donné qu’elles ont émis des crédits de voyage plutôt que de consentir à des remboursements en ce qui a trait aux vols annulés. Au Québec, un voyageur peut généralement bénéficier de la protection du FICAV lorsqu’il achète des services par l’entremise d’une agence de voyages titulaire d’un permis de l’Office.

Sur son site web, l’OPC indiquait, dans une publication datée du 9 avril, que des « discussions » étaient en cours avec « différents interlocuteurs sur toute la question des crédits voyage ».

« Il n’est pas illégal […] de proposer diverses solutions au client dont le voyage a été annulé, souligne l’Office. Toutefois, vous pourriez être tenté de refuser lorsque le crédit est assorti de conditions restrictives, comme une date d’expiration ou une pénalité. »

Par courriel, l’OPC n’a pas fourni plus de détails à propos des discussions en cours, soulignant toutefois que le total des demandes pour des « voyages passés ou à venir » entourant la COVID-19 était d’environ 12 760. Le règlement sur les agences de voyages prévoit un plafond d’indemnisation de 60 % de la valeur du FICAV à la fin du dernier exercice financier – 142 millions en date du 31 mars 2019.

Étant donné que la pandémie constitue une situation « sans précédent », l’Office a ajouté qu’il faudra suivre la situation de près pour « déterminer si les sommes dont dispose le FICAV seront suffisantes pour indemniser tous les clients des agents de voyages du Québec et sinon, quelles seront les options possibles ».

La semaine dernière, l’Office des transports du Canada s’était distancié d’une de ses déclarations antérieures sur les crédits offerts par les transporteurs aériens pour les vols annulés, affirmant que sa position initiale sur le droit des compagnies aériennes d’émettre des crédits de voyage plutôt que des remboursements n’était « pas une décision exécutoire ».

Le Canada se distingue des États-Unis et de l’Union européenne, où les autorités ont ordonné aux compagnies aériennes de rembourser les clients pour des vols annulés.