(New York) La banque d’affaires américaine Morgan Stanley a annoncé jeudi un fort déclin de ses résultats trimestriels, dû à une baisse des opérations de fusions-acquisitions sur fond de crise sanitaire.

Contrairement aux autres fleurons de Wall Street, Morgan Stanley ne propose pas des prêts au grand public, mais cela n’a pas empêché que la firme soit affectée par la COVID-19.

Anticipant des défauts de paiements des entreprises à qui elle a prêté de l’argent, elle a provisionné près d’un milliard de dollars dans ses comptes.

Cette somme porte à plus de 25 milliards de dollars l’argent mis de côté par les six grandes banques américaines – JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley – qui anticipent une vague d’impayés des particuliers et des entreprises.

Le bénéfice net de Morgan Stanley a chuté de 30 % à 1,7 milliard de dollars au premier trimestre, pour un recul du chiffre d’affaires de 8 % à 9,5 milliards.

« Sur les deux derniers mois, nous avons observé de la volatilité sur les marchés financiers, de l’incertitude et de l’angoisse liées aux dégâts causés par la COVID-19 bien plus que pendant la crise financière », a déclaré le PDG James Gorman.

M. Gorman a lui-même été déclaré positif à la COVID-19, mais est rétabli.  

Il gère la banque depuis son appartement à Manhattan, avait indiqué la semaine dernière à l’AFP un porte-parole. Plus de 90 % des salariés de Morgan Stanley travaillent de chez eux.

La crise sanitaire a stoppé les opérations de fusions-acquisitions entre entreprises, un des points forts de Morgan Stanley.

Les recettes générées par le conseil financier aux entreprises ont ainsi diminué de 11 %, et les choses ne devraient pas s’améliorer dans les prochains mois.

Des mariages annoncés avant la pandémie risquent de ne pas être finalement célébrés, car la valeur d’un grand nombre de sociétés a beaucoup fondu lors des trois dernières semaines de mars.

« La pandémie et les mesures de confinement mises en place vont continuer à avoir un impact sévère sur les conditions économiques mondiales et sur l’environnement dans lequel nous opérons », prévient la banque.

L’établissement peut toutefois se reposer à court terme sur les activités spéculatives, dont les revenus ont bondi de 30 % au premier trimestre, stimulées par la volatilité sur les marchés.

Le courtage des matières premières, des devises et des obligations (Fixed Income) s’est tout particulièrement distingué, a détaillé Morgan Stanley.