(New York) Le groupe pharmaceutique et de produits d’hygiène américain Johnson & Johnson a revu en baisse ses ambitions financières pour l’ensemble de l’exercice 2020, notamment à cause des investissements pour combattre la pandémie de COVID-19, mais a néanmoins augmenté son dividende.

Ce bonus aux actionnaires (une hausse de 6,3 %) et un premier trimestre meilleur que prévu faisaient grimper le titre de plus de 5 % vers 10 h 45 à la Bourse de New York.

L’entreprise travaille à l’élaboration d’un vaccin contre le nouveau coronavirus, et a annoncé le 30 mars avoir sélectionné un vaccin-candidat. Celui-ci doit être testé sur des humains d’ici septembre et pourrait être prêt à une utilisation d’urgence début 2021, selon le calendrier confirmé mardi.

« Nous nous engageons à fournir au public un vaccin abordable à but non lucratif pour une utilisation d’urgence » si une nouvelle vague de la pandémie devait avoir lieu, a dit Alex Gorsky, le PDG du groupe, lors d’une téléconférence de présentation des résultats trimestriels.

Johnson & Johnson travaille par ailleurs à élargir sa capacité mondiale de fabrication afin de fournir plus d’un milliard de doses de son futur vaccin à travers le monde.

« Nous sommes également en pourparlers avec d’autres partenaires potentiels pour accroître la capacité de fabrication en Europe et en Asie et pour faire des annonces au cours des prochaines semaines », a dit le directeur scientifique du groupe pharmaceutique Paul Stoffels lors de cette conférence.

A cause de l’impact de l’épidémie, Johnson & Johnson table désormais sur un bénéfice par action ajusté compris entre 7,5 et 7,9 dollars là où il tablait jusqu’à présent sur 8,95 à 9,10 dollars.  

Le groupe anticipe un impact négatif dans ses comptes compris entre 4 et 7 milliards de dollars en 2020, et prévoit désormais un chiffre d’affaires compris entre 77,5 et 80,5 milliards de dollars contre plus de 85 milliards de dollars auparavant.

Ces deux projections sont en-dessous de ce que prévoient les analystes, selon la compilation réalisée par Factset.

Sur les trois premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires a augmenté de 3,3 % à 20,7 milliards de dollars et le bénéfice net a bondi de plus de 50 % à 5,8 milliards de dollars, en raison d’éléments exceptionnels.

Le bénéfice par action ajusté est ressorti à 2,30 dollars bien plus que les 2,01 dollars attendus par Factset.

Par ailleurs, concernant la crise des opiacés, qui a fait plus de 400 000 morts par overdose aux États-Unis depuis 1999, le groupe a conclu en octobre « un accord de principe pour régler les litiges », et les discussions se poursuivent, a indiqué Joseph Walk, directeur financier.

Des discussions sont en cours entre les laboratoires, les distributeurs de médicaments et les localités et États pour nouer des accords. Un groupe d’une trentaine d’États a rejeté récemment un accord de principe prévoyant le versement de 18 milliards de dollars par trois distributeurs de médicaments.