Alors que le printemps se pointe le bout du nez, certains achats de vêtements deviendront nécessaires, surtout pour les enfants qui grandissent. Même si les ateliers remplis de couturières se font de plus en plus rares au Québec, il est tout à fait possible d’encourager des entreprises locales… Et ce, sans se ruiner.

L’un des problèmes avec le concept d’achat local, c’est qu’il n’existe pas de définition claire, universelle, unanime.

Et dans le secteur du vêtement, la notion du prix ajoute bien souvent un obstacle additionnel à toutes les bonnes intentions du monde.

Alors si, en règle générale et encore plus actuellement, vous ne pouvez pas vous permettre financièrement d’encourager un designer québécois qui manie la machine à coudre dans son atelier, il y a d’autres options.

Pour encourager l’économie locale comme le suggère le premier ministre François Legault, on peut au minimum choisir un magasin qui appartient à des Québécois. « Il y en a pour tous les budgets, pour tous les goûts et dans toutes les régions », dit Debbie Zakaïb, directrice générale de mmode, la Grappe métropolitaine de la mode.

Même si on y trouve de la marchandise confectionnée ailleurs dans le monde, elle est souvent dessinée localement, ou du moins choisie par des équipes locales. « Les grandes chaînes qui importent d’Asie ou d’Europe font vivre des familles d’ici », rappelle Mme Zakaïb, en ayant des magasins, mais aussi un siège social au Québec.

De propriété québécoise

C’est le cas de la chaîne Aubainerie, détenue par la famille Croteau et fondée en 1944. On y trouve des vêtements abordables pour toute la famille. Bon nombre des collections sont conçues par une équipe locale, à Anjou.

Les magasins Simons – détenus et dirigés par la famille du même nom – proposent pour leur part des vêtements dans plusieurs gammes de prix. La marque maison Twik, du côté des femmes, est la moins chère. Côté hommes, fouinez dans le rayon de la collection Le 31.

Pour les sous-vêtements, les maillots, les vêtements d’intérieur, La Vie en Rose est une destination incontournable. Son propriétaire, François Roberge, a amené l’enseigne aux quatre coins du monde ces dernières années. Mais le siège social est à Montréal, près du Stade olympique.

Les anciennes boutiques de bijoux Ardene, qui vendent maintenant des vêtements, appartiennent pour leur part à Arden Dervishian.

Les enseignes Garage et Dynamite sont contrôlées par le Montréalais Andrew Lutfy.

Après plus de 90 ans, le groupe Reitmans (qui chapeaute les enseignes Reitmans, Penningtons, Addition Elle, Thyme Maternité et RW & CO.) est encore une affaire de famille, même si « beaucoup de gens ne le savent pas », nous confiait récemment la présidente des magasins Reitmans, Jackie Tardif.

Pour les petits, il y a Souris Mini, de Québec. Pour les plus matures, pensons à Laura ou Taylor.

Dans le domaine du plein air et du sport, il y a bien sûr SAIL, Sportium, La Cordée.

Quant aux magasins Sports Experts et Atmosphère, ils sont exploités par des franchisés, donc des entrepreneurs québécois. « Il y a différents modèles d’affaires. C’est au consommateur de choisir à quel degré de ‟québéquitude” il veut acheter. Chacun peut avoir ses propres critères », dit Mme Zekaïb.

Le pas de plus

Le consommateur qui veut faire un pas de plus peut encourager des boutiques qui fabriquent en partie leurs collections ou embauchent des sous-traitants locaux, ou un mélange des deux.

C’est le cas de Tristan, par exemple, qui vend notamment des vêtements issus de ses propres usines (repérables en ligne en cliquant sur « Fabriqué au Canada »). Tout est dessiné au siège social en bordure du canal de Lachine. Les robes se vendent autour de 150 $ et les pantalons, 135 $. À titre de comparaison, les robes du créateur américain Michael Kors les plus simples se vendent entre 175 et 325 $.

Le Château produit aussi une bonne partie de ses collections au Québec (30 % aux dernières nouvelles). Tout est dessiné à Montréal, où on fait aussi les patrons et la coupe du tissu dans une vaste salle. Ensuite, les morceaux sont expédiés à des couturières en sous-traitance. Les morceaux fabriqués au Canada sont clairement identifiés en ligne.

CAPTURE D’ÉCRAN DU SITE DU CHÂTEAU

Robe fabriquée au Canada vendue sur le site du Château

Le groupe Marie-Claire (Grenier, Terra Nostra, Émotions, Marie-Claire, etc.), qui appartient à la famille Lafrance, confectionne lui aussi une partie de sa collection dans la région de Montréal.

100 % Québec, friperies, location

Évidemment, si on peut se le permettre, il est toujours possible de se draper de créations québécoises cousues ici, que ce soit chez Judith & Charles, Mélissa Nepton, Édition de robe, Denis Gagnon, Marie Saint Pierre ou de nombreux autres.

Les friperies sont également une bonne façon de se procurer des vêtements fabriqués au Québec, mais au-dessus de nos moyens. Enfin, il existe des entreprises qui proposent la location de vêtements de designers locaux.

* Cette liste n’a absolument pas la prétention d’être exhaustive. Il existe au Québec des centaines et des centaines de boutiques québécoises qui auraient pu en faire partie. « La mode québécoise est un écosystème riche composé de plus de 1800 acteurs », rappelle d’ailleurs mmode.

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