(Montréal) À l’étroit à Montréal, l’épicier Metro a décidé de se tourner vers Terrebonne, où il investira plusieurs centaines de millions afin de construire un nouveau centre de distribution automatisé de produits frais et de produits surgelés qui ouvrira en 2023.

L’édifice de plus de 600 000 pieds carrés, qui sera à la fine pointe de la technologie, aura pignon sur rue à l’intersection des boulevards Lapinière et Théodore-Viau, tout près du centre de distribution de Sobey’s — un des principaux concurrents de Metro. On ajoutera également 50 000 pieds carrés au centre de distribution de fruits et légumes et de produits laitiers situé à Laval, qui compte un peu moins de 500 employés.

Pour ces deux projets, la facture est estimée à 420 millions. Le centre de Terrebonne accaparera la majeure partie de cette somme.

« Ce n’était pas évident de trouver un terrain à prix concurrentiel (à Montréal pour un grand site industriel) », a expliqué mercredi le président et chef de la direction de l’épicier, Eric La Flèche, au cours d’un entretien téléphonique, pour justifier le choix de Terrebonne.

Le nouveau centre intégrera le travail actuellement accompli à Montréal-Nord pour les produits de viandes et surgelés et à Rivière-des-Prairies/Pointe-aux-Trembles pour les produits de la mer. Ces deux centres seront éventuellement fermés, mais les quelque 300 travailleurs syndiqués touchés par le changement seront transférés à Terrebonne, a assuré l’entreprise montréalaise.

L’investissement de 424 millions prévu à Terrebonne s’ajoute aux 400 millions injectés en Ontario pour la modernisation des centres de distribution de Toronto.

Environ 75 % du travail sera automatisé, a expliqué M. La Flèche, ce qui permettra à Metro de notamment récupérer des volumes de distribution qui avaient été confiés à des fournisseurs ainsi que d’autres distributeurs.

« L’environnement sera plus favorable pour les employés, a-t-il dit. On devrait avoir moins de travailleurs dans les réfrigérateurs et les congélateurs, où les températures sont froides. C’est de plus en plus difficile de recruter des personnes pour travailler dans ces conditions. »

La nature du travail des employés qui seront transférés changera, a convenu M. La Flèche, l’entreprise dispose de quelques années devant elle pour s’assurer que la formation adéquate soit offerte, a-t-il observé.

De son côté, le Syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) a accueilli favorablement la nouvelle, a expliqué sa porte-parole Roxanne Larouche, au cours d’un entretien téléphonique.

« Nous ne sommes pas du tout dans le même scénario qu’avec Provigo », a-t-elle expliqué, en faisant référence au centre de distribution lavallois du détaillant, qui fermera ses portes d’ici la fin de 2021 puisque les activités de ce site seront délocalisées vers le complexe automatisé d’un sous-traitant ontarien.

Mme Larouche a expliqué que le syndicat serait mis à contribution lorsque viendra le temps d’effectuer le transfert et la formation des employés à Terrebonne.

Metro n’a obtenu aucun incitatif financier de la ville de Terrebonne pour venir s’installer dans la municipalité, a précisé M. La Flèche.

La chaîne d’alimentation sera toutefois admissible au congé fiscal provincial destiné aux grands projets d’investissement. La taille de l’allégement sera déterminée plus tard puisque les plans de l’épicier seront évalués par Québec.