Je couvre les résultats de la Caisse de dépôt depuis une vingtaine d’années et pour la première fois, une femme faisait partie des 4 ou 5 hauts dirigeants pour en faire la présentation. Le fait mérite d’être souligné.

Nathalie Palladitcheff est responsable de l’immobilier à la Caisse, à titre de présidente et cheffe de la direction d’Ivanhoé Cambridge. Elle remplace Daniel Fournier, parti à la retraite l’automne dernier.

Jeudi matin, Mme Palladitcheff a fait une bonne revue synthèse des investissements immobiliers et surtout, des résultats poreux de cette division depuis 10 ans. « On ne peut pas être satisfait des rendements de 2019, en tout cas, moi je ne le suis pas », a-t-elle dit d’emblée.

Le tiers des centres à vendre

Le secteur résidentiel est solide, comme le secteur industriel associé à la logistique et les bureaux, c’est moyen. Mais c’est le secteur commercial qui en arrache, avec la montée du commerce électronique. La Caisse de dépôt envisage donc de vendre le tiers de ses 25 grands centres commerciaux au Canada, et peut-être certains des 8 centres au Brésil (2 ont été vendus en 2019).

Le portefeuille immobilier a procuré un rendement négatif en 2019 (-2,7 %), alors que l’indice de référence a bondi 1,4 %. Sur cinq ans, le rendement a été de 7,2 %, soit 1,6 points de moins que l’indice (8,8 %). Et sur 10 ans, ce n’est pas mieux : 9,7 % de rendement, contre 11 % pour l’indice. Nathalie Palladitcheff a donc de gros défis.

Autre commentaire : le nouveau PDG de la Caisse, Charles Émond, est un très bon communicateur, posé, clair. Autant en français qu’en anglais, il synthétise bien l’information et donne des réponses assez précises dans les limites que les règles des marchés financiers lui imposent.

Le rendement global de la Caisse en 2019 – dernier héritage de son prédécesseur Michael Sabia-a été de 10,4 %, contre 11,9 % pour l’indice de référence, ce qui est très moyen.