La fermeture des écoles, vendredi, a réjoui les élèves, mais aussi les stations de ski qui ont vu glisser sur leur pente de nombreux skieurs et planchistes. La saison s’annonce d’ailleurs lucrative. La majorité des stations du Québec que La Presse a contactées notent une augmentation marquée de la clientèle cette année, tandis que Ski Mont Saint-Bruno bat des records avec le retour de l’engouement pour la planche à neige.

Les montagnes de l’Estrie ont vu leur tapis blanc s’épaissir jusqu’à 50 cm par endroits. Ravis, skieurs et les planchistes en ont profité pour dévaler les pistes.

« C’est une excellente journée en termes d’achalandage, soutient Hélène Bélisle, conseillère en marketing et communications chez Bromont montagne d’expériences. À 14 h, nous avions déjà atteint le nombre de visiteurs moyen d’une journée normale. On parle d’une répartition de 25 % de billets et de 75 % d’abonnés. Les écoles fermées ont incité plusieurs familles à nous rendre visite. »

La fin de semaine s’annonce d’ailleurs achalandée à l’image de la saison. La station note une augmentation de plus de 10 % de l’achalandage. Sans être une année record, il s’agit de la saison la plus occupée des cinq dernières années.

Toujours en Estrie, le Mont Orford constate une augmentation des ventes de passe de saison de 6 à 10 % pour cette année, selon le type d’abonnement. Le Mont Sutton, qui enregistre une croissance des ventes de passes de saison depuis quelques années, calcule une hausse de 4 % pour cette année, tandis que la vente de billets varie en fonction des précipitations.

La station devait d’ailleurs recevoir huit autobus scolaires vendredi. Avec la tempête, aucune n’est venue. En revanche, les amateurs de poudreuses et de sous-bois s’en sont donné à cœur joie.

« On a vendu trois fois plus de billets que le même vendredi l’année dernière, constate Nadya Baron, directrice marketing au Mont Sutton, en révisant ses statistiques à la demande de La Presse. Et avec toute cette belle neige, nous avons vendu à la boutique 23 paires de lunettes de ski alors que l’an dernier, nous n’en avions vendu qu’une seule. Samedi sera une journée encore plus magique », prévoit-elle.

SAINT-BRUNO BAT DES RECORDS

« C’est l’une de nos meilleures saisons en 30 ans, s’enthousiasme Stéphanie Grenier, directrice marketing pour Ski Mont-Saint-Bruno. C’est génial. On est tellement contents. »

En 1990, la station accueillait moins de 20 000 skieurs annuellement. Cette année, plus de 300 000 skieurs passeront à la montagne, selon les données de Ski Mont-Saint-Bruno compilées pour La Presse.

Déjà, dans la deuxième semaine des Fêtes, la station avait battu des records. Comme cette montagne est destinée aux débutants, les températures clémentes des dernières fins de semaine ont grandement contribué au succès de cette année.

« Quelqu’un qui n’a jamais fait de ski de sa vie ne sort pas à - 20 et - 30 °C. Il a déjà toute la contrainte de se louer un équipement et la peur de faire un sport qui a l’air grandiose. Une belle température permet aux gens de sortir et de se dire : “Tiens, je vais l’essayer.” »

Stéphanie Grenier croit aussi que le retour de l’engouement pour la planche à neige contribue à la hausse. « Ceux qui faisaient de la planche à neige, qui sont aujourd’hui âgés de 30 à 45 ans, reviennent avec leurs enfants. Ils les initient à la planche à neige avant de faire du ski. Plusieurs outils ont été développés ces dernières années pour aider les nouveaux planchistes, dont les sacs à dos avec une corde pour retenir les enfants. »

TROP DE NEIGE DANS LANAUDIÈRE

« Je veux être remboursé, il y a trop neige aujourd’hui sur les pistes ! », s’est plaint un skieur vendredi au président-directeur général de la station de ski Val Saint-Côme, Maxime Legros. « Ça vous donne une idée à quel point la montagne est magnifique ! », relate-t-il lors d’une entrevue téléphonique.

Depuis que la station de ski Val Saint-Côme a été victime d’un incendie, en septembre 2018, tout a été rénové pour répondre aux attentes des skieurs d’aujourd’hui. Maxime Legros s’attendait donc à une augmentation d’achalandage de 5 %, or elle s’élève plutôt à 9 %.

« On a connu un début de saison en montagnes russes, dit-il. Le 27 décembre, on a dû fermer à cause de la pluie. Mais à partir du 31 décembre, la station est devenue sursaturée et ça se poursuit. Les stationnements sont pleins. »

LAURENTIDES, QUÉBEC ET SAGUENAY

Dans les Laurentides, les familles ont profité du congé des classes pour visiter les différents sommets. « La journée est plus achalandée qu’à pareille date l’an passé, et ce de 11 % », constate Louis Philippe Hébert, président et chef de la direction du groupe Les Sommets.

Les montagnes de ski des Laurentides connaissent une augmentation de plus de 6 % comparativement à l’hiver dernier, qui était déjà une saison record pour cette région du Québec.

Du côté de Québec, l’achalandage ressemble à l’an dernier selon le directeur marketing des stations Stoneham et Mont-Sainte-Anne, Hugues Leclerc.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Mont-Édouard, à L’Anse-Saint-Jean, connaît beaucoup de succès avec la Haute-Route, consacrée au ski hors piste, qui a vu son achalandage augmenter de 25 % cette année.

« On a de plus en plus de clients la semaine, affirme Kattie Côté, représentante aux ventes. On a intégré des passes de semaine et on remarque qu’il a beaucoup de retraités et de gens qui habitent sur place qui en ont profité. »

L’Association des stations de ski du Québec a noté jusqu’à présent un achalandage global très satisfaisant pour l’ensemble de la province.

« Historiquement, si on sort nos skis dans le temps des fêtes, on risque de les sortir en janvier, février et mars, affirme Josée Cusson, directrice communications et marketing de l’Association. Est-ce qu’on va avoir un record ? Il est encore tôt pour le dire. »