(Montréal) Souhaiter que Bombardier ferme, c’est souhaiter l’appauvrissement collectif des Québécois. Et ça équivaut à laisser tomber des milliers de travailleurs dans l’industrie.

C’est le message-choc que livre David Chartrand, coordonnateur québécois du syndicat des machinistes et vice-président de la FTQ, dans une lettre ouverte vendredi.

PHOTO D’ARCHIVES GRAHAM HUGHES, PRESSE CANADIENNE

David Chartrand, coordonnateur québécois du syndicat des machinistes et vice-président de la FTQ.

Le dirigeant syndical a tenu à répliquer à tous ceux qui, par dépit, à cause des difficultés de l’entreprise, plaident pour la fermeture pure et simple de Bombardier ou le refus de toute aide supplémentaire, sous prétexte qu’il s’agit là d’un gouffre financier.

M. Chartrand invite les détracteurs de Bombardier à penser aux travailleurs de l’entreprise, car c’est eux qui seraient les plus pénalisés par le refus d’une aide financière à Bombardier, et non les dirigeants de l’entreprise, selon lui.

« L’industrie aérospatiale, c’est 200 entreprises et 42 000 emplois directs, dont 12 000 chez Bombardier. Ne laissons pas tomber tous ces travailleurs et travailleuses », écrit le coordonnateur québécois de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), affiliée à la FTQ.

Il soutient que sans Bombardier, des entreprises comme Airbus, Mitsubishi ou Stelia ne se seraient pas établies au Québec.

« En principe, comme Québécois, on devrait être fier, on devrait promouvoir et protéger une industrie qui a le potentiel d’assurer notre prospérité. Au lieu de ça, on préfère culpabiliser d’avoir investi des fonds publics dans une entreprise québécoise pour qu’elle réalise le programme d’avion le plus ambitieux et prometteur des 50 dernières années », lance M. Chartrand.

Il affirme que Bombardier est l’entreprise qui a le plus investi en recherche et développement au Canada en 2017 et en 2018, pour des sommes de 1,6 et 1,5 milliard respectivement.

« Malgré tout ce que l’on pourrait reprocher à Bombardier, le succès de l’entreprise a contribué à l’économie du Québec. L’entreprise a également permis à un nombre incalculable de Québécois et de Québécoises de développer leur talent et de travailler dans une industrie qui les passionne », conclut-il.