(Calgary) Suncor Énergie, qui jongle depuis longtemps avec l’idée d’ajouter une unité de valorisation à sa raffinerie de Montréal pour lui permettre de traiter des barils de pétrole plus lourd, a reporté ce projet à plus tard dans le cadre d’un remaniement de ses priorités de dépenses.

Lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats du quatrième trimestre, le chef de la direction de Suncor, Mark Little, a expliqué que ce projet de 2 milliards avait été suspendu parce que la société se concentrait sur l’expansion des sables bitumineux à faible coût, sur des projets visant à réduire les émissions et sur des investissements dans la technologie numérique pour réduire ses coûts.

Suncor a également choisi de reporter son projet de sables bitumineux de Meadow Creek, qui produirait 40 000 barils par jour de bitume à partir de puits, jusqu’en 2023 au plus tôt.

Au lieu de cela, l’entreprise investira dans l’augmentation de la production de son installation similaire Firebag, déjà opérationnelle, pour atteindre une capacité nominale de 203 000 barils par jour d’ici 2021, puis la bonifiera pour qu’elle ajoute potentiellement 20 000 à 30 000 barils par jour d’ici 2024-2025.

Le géant de l’énergie de Calgary a affiché mercredi soir une perte nette de 2,3 milliards pour le trimestre clos le 31 décembre, principalement en raison de charges de dépréciation d’actifs de 3,3 milliards.

Ces dernières comprenaient un montant de 2,8 milliards provenant de la baisse des prix prévus du pétrole de sa mine de sables bitumineux de Fort Hills, dans le nord de l’Alberta, et une somme de 393 millions liée à des estimations de coûts en capital plus élevées pour le projet West White Rose, au large de Terre-Neuve-et-Labrador, qui devrait commencer à produire du pétrole en 2022.

Lors de la conférence téléphonique, M. Little a affirmé jeudi que la société était à l’écoute des investisseurs dans le but de générer plus de flux de trésorerie disponibles tout en maîtrisant ses dépenses.

« Une partie de la préoccupation que nous voyons de la part des investisseurs est : “Wow, vous allez investir 2 milliards à Montréal, êtes-vous sûr ? ” » a-t-il expliqué.

« Nous avons passé beaucoup de temps à réfléchir à cela et à exécuter toutes les analyses et nous avons conclu qu’en fait, ce n’était pas un investissement prudent pour les actionnaires. »