(Toronto) Bell Canada a signé son premier accord d’approvisionnement en équipement pour son réseau sans fil de cinquième génération avec la finlandaise Nokia, une rivale mondiale de la chinoise Huawei et de la suédoise Ericsson, mais a indiqué qu’elle souhaitait avoir plusieurs fournisseurs pour avoir une certaine flexibilité.

La sélection de Nokia comme fournisseur de Bell pour l’équipement de réseau d’accès radio intervient alors que le gouvernement canadien réalise une analyse approfondie des implications de la cybersécurité et de la sécurité nationale des réseaux 5G.

Lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, le chef de la direction de BCE et de Bell, Mirko Bibic, a souligné que l’accord avec Nokia n’était que la première entente pour la 5G.

« Ce que j’essaie de signaler ici, c’est que nous devons être en mesure de travailler avec de nombreux équipementiers, aujourd’hui et à l’avenir », a affirmé M. Bibic.

« Aujourd’hui, cela comprend Nokia, cela comprend Huawei, cela comprend Ericsson, cela comprend Cisco. Et il est toujours prudent d’avoir plusieurs sources d’approvisionnement et nous recherchons toujours cette flexibilité. »

Les États-Unis ont averti le Canada, le Royaume-Uni et d’autres alliés qu’ils limiteraient le partage de renseignements avec les pays qui ont des équipements de Huawei dans leurs réseaux 5G — évoquant le potentiel d’espionnage par la Chine, une allégation que rejette Huawei.

Le Canada, qui subit des pressions de la Chine pour libérer la directrice financière de Huawei après son arrestation à Vancouver à la demande des États-Unis, n’a pas annoncé les résultats de son examen de sécurité.

M. Bibic n’a pas voulu commenter la décision du Royaume-Uni d’autoriser Huawei à fournir jusqu’à 35 % du réseau d’accès radio, moins risqué, ce qui comprend les antennes radio sur les tours de téléphonie cellulaire.

« Mais nous sommes prêts à déployer le service 5G initial, car nous serons toujours concurrentiels », a assuré M. Bibic.

Le chef de la direction de Rogers Communications — la société mère des services mobiles Rogers, Fido et Chatr — a indiqué dans son rapport du quatrième trimestre, publié le 22 janvier, que son entreprise procédait à des essais sur la 5G et qu’elle avait terminé de tester les premiers téléphones 5G de Samsung pour le Canada.

BCE, la société mère de Bell Mobilité, Virgin Mobile et Lucky Mobile, a annoncé jeudi qu’elle fournirait le premier service de cinquième génération dans les centres urbains du Canada à mesure que les téléphones intelligents 5G arriveront sur le marché, cette année.

Profits trimestriels en hausse

Par ailleurs, BCE a annoncé jeudi une hausse de son dividende et une progression de plus de 10 % de son bénéfice du quatrième trimestre, par rapport à celui dévoilé il y a un an.

La société a précisé qu’elle verserait désormais un dividende trimestriel de 83,25 cents par action, comparativement à 79,25 cents par action.

BCE a également affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 672 millions, ou 74 cents par action, pour son trimestre clos le 31 décembre, en hausse par rapport à un bénéfice de 606 millions, ou 68 cents par action, un an plus tôt.

Les revenus d’exploitation ont totalisé près de 6,32 milliards, en hausse par rapport à ceux de près de 6,22 milliards du même trimestre un an plus tôt.

Sur une base ajustée, BCE dit qu’elle a réalisé un profit de 88 cents par action pour le trimestre, en baisse par rapport à celui de 89 cents par action d’il y a un an.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 89 cents par action pour le trimestre, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Les activités sans fil de BCE ont accueilli 123 582 nouveaux abonnés au cours du trimestre, ce qui porte leur total à un peu moins de 10 millions. Parmi les ajouts nets au cours du trimestre terminé le 31 décembre, 121 599 ont été des abonnés postpayés, un nombre supérieur aux estimations des analystes.

En plus de la croissance du nombre d’abonnés au sans-fil, BCE a ajouté 35 639 abonnés à son service internet haute vitesse et 22 039 abonnés à ses services de télévision fixe IPTV. Cela a été contrebalancé par la perte de 21 618 abonnés à son service de télévision par satellite.

Canaccord Genuity avait prévu que Bell ajouterait 105 000 abonnés nets aux services postpayés au cours du trimestre, en baisse par rapport aux 122 000 ajouts nets du quatrième trimestre de 2018.

L’analyste de Canaccord, Aravinda Galappatthige, a écrit jeudi que « l’ajout d’abonnés sans fil était nettement en avance sur les attentes et que les ajouts à internet étaient également plus forts ».

« Il est important de noter que le sans-fil est resté stable malgré la forte activité du marché et la volatilité dans le secteur », a ajouté M. Galappatthige.