Trois ans après avoir repris la marque BlackBerry dont il a lancé trois nouveaux modèles, le fabricant chinois TCL baisse les bras.

À compter du 31 août prochain, a annoncé l’entreprise sur son compte Twitter BlackBerry Mobile, elle ne vendra plus aucun appareil sous le nom BlackBerry et n’en produira ni n’en concevra plus d’autres. TCL, en fait, n’a plus produit de nouveau modèle BlackBerry depuis octobre 2018.

« TCL Communications continuera de donner de l’assistance technique à son catalogue actuel d’appareils mobiles, incluant le service à la clientèle et les garanties jusqu’au 31 août 2022 », assure l’entreprise chinoise.

Si aucun autre manufacturier ne se manifeste, cette annonce pourrait signifier la fin des téléphones BlackBerry. TCL, précise-t-on, ne dispose plus des droits pour exploiter cette marque, qui a dominé le marché des téléphones intelligents dans les années 2000. À son sommet, fin 2009, l’entreprise canadienne Research In Motion (RIM, devenue BlackBerry) disposait d’une part de marché de 20,7 %. Ses ventes ont culminé en 2011 avec un chiffre d’affaires de 19,9 milliards US.

Modèles fiables

Le déclin de l’entreprise, qui n’a jamais pu concurrencer les téléphones à écran tactile à partir de 2007, année du lancement de l’iPhone, a ensuite été inexorable. Le fond du baril a été atteint au dernier trimestre 2016, avec des ventes de 207 900 appareils BlackBerry sur un marché mondial de 431 millions d’appareils, soit une part de marché de 0,04 %. Cette année-là, BlackBerry a officiellement annoncé qu’elle ne produirait plus son téléphone, se consacrant depuis à la conception et à la vente de logiciels de sécurité pour entreprises et gouvernements. L’entreprise établie à Waterloo, en Ontario, n’avait toujours pas réagi à l’annonce de TCL au moment de publier ces lignes.

  • En 2005, le BlackBerry domine le marché naissant des téléphones intelligents – notamment avec le 7290 que montre ici le directeur de la recherche chez Anderson & Strudwick's, Bradley Brown. 

    PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

    En 2005, le BlackBerry domine le marché naissant des téléphones intelligents – notamment avec le 7290 que montre ici le directeur de la recherche chez Anderson & Strudwick's, Bradley Brown. 

  • Le PDG de Research In Motion, Jim Balsillie (à gauche), lors de l'annonce en avril 2006 de l'ouverture d'un nouveau centre d'opérations, affiche fièrement son BlackBerry en compagnie du premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Rodney MacDonald. 

    PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    Le PDG de Research In Motion, Jim Balsillie (à gauche), lors de l'annonce en avril 2006 de l'ouverture d'un nouveau centre d'opérations, affiche fièrement son BlackBerry en compagnie du premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Rodney MacDonald. 

  • Ce modèle de BlackBerry a été présenté lors de la rencontre annuelle du 3GSM à Barcelone en février 2007.

    PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

    Ce modèle de BlackBerry a été présenté lors de la rencontre annuelle du 3GSM à Barcelone en février 2007.

  • En août 2007, les actions de RIM atteignent un nouveau sommet dans la foulée de rumeurs voulant que Microsoft songe à acquérir l'entreprise canadienne, considérée à l'époque comme un fleuron technologique.

    PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    En août 2007, les actions de RIM atteignent un nouveau sommet dans la foulée de rumeurs voulant que Microsoft songe à acquérir l'entreprise canadienne, considérée à l'époque comme un fleuron technologique.

  • En novembre 2009, BlackBerry présente son Storm2, un téléphone doté d'un écran tactile destiné à concurrencer l’iPhone lancé deux ans plus tôt.

    PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

    En novembre 2009, BlackBerry présente son Storm2, un téléphone doté d'un écran tactile destiné à concurrencer l’iPhone lancé deux ans plus tôt.

  • En septembre 2010, BlackBerry reluque à son tour le marché prometteur des tablettes avec sa PlayBook, présentée ici par son PDG Mike Lazaridis à une conférence de développeurs à San Francisco.

    PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

    En septembre 2010, BlackBerry reluque à son tour le marché prometteur des tablettes avec sa PlayBook, présentée ici par son PDG Mike Lazaridis à une conférence de développeurs à San Francisco.

  • En août 2011, BlackBerry présente le Torch 9860, un virage à 180 degrés pour l'entreprise qui délaisse son fameux clavier pour un écran tactile. 

    PHOTO ARCHIVES REUTERS

    En août 2011, BlackBerry présente le Torch 9860, un virage à 180 degrés pour l'entreprise qui délaisse son fameux clavier pour un écran tactile. 

  • Arun Kumar, gestionnaire de produits chez BlackBerry, a présenté le BlackBerry 10 le 30 janvier 2013 à Toronto. 

    PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    Arun Kumar, gestionnaire de produits chez BlackBerry, a présenté le BlackBerry 10 le 30 janvier 2013 à Toronto. 

  • En juin 2014, BlackBerry espère revenir dans la course avec un téléphone audacieux de format carré, le Passport (à gauche) et le modèle Classic, présentés ici par le PDG John Chen.

    PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    En juin 2014, BlackBerry espère revenir dans la course avec un téléphone audacieux de format carré, le Passport (à gauche) et le modèle Classic, présentés ici par le PDG John Chen.

  • Après avoir résisté pendant des années, BlackBerry lance un téléphone doté du système d'exploitation Android, le Priv, en novembre 2015.

    PHOTO PC

    Après avoir résisté pendant des années, BlackBerry lance un téléphone doté du système d'exploitation Android, le Priv, en novembre 2015.

  • Reprenant la marque BlackBerry, TCL lance en 2018 le Key 2, un téléphone Android milieu de gamme avec clavier.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

    Reprenant la marque BlackBerry, TCL lance en 2018 le Key 2, un téléphone Android milieu de gamme avec clavier.

1/11
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les droits pour les téléphones BlackBerry, eux, ont été confiés TCL, dont la marque la plus connue est Alcatel. « Nous étions très enthousiastes de reprendre avec humilité ce défi, écrit l’entreprise sur son compte Twitter. Ce qui a rendu ces appareils excellents n’était pas seulement le volet matériel développé et manufacturé par TCL, mais également les fonctionnalités critiques de sécurité et de logiciels fournies par BlackBerry afin de s’assurer qu’il s’agissait de réels appareils BlackBerry. »

L’entreprise chinoise a produit trois modèles : le KeyOne, le Motion, le Key2 (et sa version à prix réduit, qui pourrait être le dernier téléphone de la marque, le Key2 LE). Ceux-ci ont généralement reçu des critiques positives et étaient considérés comme des modèles de milieu de gamme fiables. Aucun, cependant, n’a jamais eu un succès de vente retentissant.

Techniquement, deux entreprises détiennent toujours des licences pour fabriquer des téléphones BlackBerry : Optiemus Infracom and BB Merah Putih. Leurs droits sont cependant limités à l’Inde et à l’Indonésie.