Vous avez fêté la nouvelle année, mais en bon observateur des entreprises québécoises que vous êtes, il est temps de vous demander où donner de la tête en 2020. La Presse vous présente ce qu’elle a sur son écran radar en matière de transactions.

Couche-Tard

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Couche-Tard tente depuis un bon moment de s’établir dans le marché de l’Océanie et en Asie-Pacifique.

Les dirigeants d’Alimentation Couche-Tard se montrent discrets quant à leur intérêt à bonifier de nouveau la mise pour acquérir le géant australien des dépanneurs et stations-service Caltex. Il n’en reste pas moins que Couche-Tard tente depuis un bon moment de s’établir dans le marché de l’Océanie et en Asie-Pacifique pour tenter d’y consolider le secteur. Plusieurs analystes soulignent que Couche-Tard peut se permettre de payer davantage pour Caltex – et doit le faire –, compte tenu du potentiel que renferme cette possible acquisition.

Lassonde

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Lassonde a pris une participation de 20 % dans le producteur ontarien Diamond Estates Wines & Spirits l’été dernier.

Le producteur de jus et boissons de Rougemont s’intéresse au vin. Et les chances sont plutôt bonnes de voir l’entreprise faire un geste important dans le secteur vinicole en 2020. Lassonde a pris une participation de 20 % dans le producteur ontarien Diamond Estates Wines & Spirits l’été dernier. Au moment de l’annonce de la transaction, en juillet, Lassonde avait laissé entendre qu’elle pourrait éventuellement accroître (ou diminuer) cette participation. Privatiser Diamond Estates, dont les actions sont inscrites en Bourse, est certainement une option valable compte tenu des synergies à réaliser et du potentiel de croissance pour Lassonde.

Banque Nationale

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La Banque Nationale envisage de concentrer les efforts dans les marchés émergents sur un seul investissement : celui dans la banque cambodgienne ABA.

Il est certainement envisageable en 2020 de voir la Banque Nationale faire le ménage de ses placements dans les marchés émergents, notamment en Afrique, pour concentrer les efforts à l’étranger sur un seul investissement : celui dans la banque cambodgienne ABA. Deviner le moment exact reste toutefois un exercice périlleux, car ce type de participation ne se vend pas sur le libre marché, mais plutôt de gré à gré. La banque détient 22 % de NSIA (Côte d’Ivoire), 21 % d’AfrAsia (île Maurice), 11 % de Tenger Group (Mongolie) et 21 % de Ronoc Asia (Birmanie).

Bombardier

PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Bombardier pourrait obtenir quelque 2,3 milliards US d’Airbus en cédant sa participation dans le programme A220.

Le rachat de la participation minoritaire de 28 % de la Caisse de dépôt et placement dans Bombardier Transport est une possibilité encore cette année. Cette transaction de quelque 2 milliards US n’est pas la seule opération potentielle à suivre. Un essaimage de Bombardier Transport et la vente de la participation dans le partenariat A220 (ex-C Series) alimentent aussi la spéculation. Bombardier pourrait obtenir quelque 2,3 milliards US d’Airbus en cédant sa participation dans le programme A220. L’entente de principe entourant ce partenariat stipule qu’Airbus peut racheter la participation de Bombardier sept ans et demi après la clôture de la transaction survenue en juillet 2018, mais l’échéancier pourrait être devancé.

Groupe TVA

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Avec la quasi-totalité des actions de catégorie A et 65 % des actions de catégorie B, Québecor est le principal actionnaire de TVA.

Plus le temps passe, meilleures sont les chances de voir un rachat par Québecor se réaliser. Et à coût moindre. En 2019, la valeur de l’action du diffuseur s’est de nouveau érodée. La glissade a fait passer l’action de plus 15 $ en 2010 à 1,23 $ au début de décembre. Avec la quasi-totalité des actions de catégorie A et 65 % des actions de catégorie B, Québecor est le principal actionnaire de TVA. « Ça n’a aucun sens de dépenser des millions par année pour rester en Bourse », dit le gestionnaire de portefeuille Stephen Takacsy, chez Gestion Lester.

Stella-Jones

IMAGE TIRÉE D’UNE VIDÉO FOURNIE PAR STELLA-JONES

La direction de Stella-Jones a indiqué en novembre avoir déterminé plusieurs cibles d’acquisition et être en discussions concernant une transaction potentielle.

L’entreprise est demeurée plutôt tranquille en 2019 au chapitre des transactions. La plus récente remonte au printemps avec l’annonce de l’achat de Shelburne Wood Protection, spécialiste du traitement de bois d’œuvre à usage résidentiel. En commentant les plus récents résultats de l’entreprise en novembre, la direction a indiqué avoir déterminé plusieurs cibles d’acquisition et être en discussions concernant une transaction potentielle. Les acquisitions sont considérées comme des vecteurs de croissance pouvant avoir un impact sur l’action, et le nouveau PDG Eric Vachon (qui succède à Brian McManus) aimerait sûrement que la première acquisition sous sa gouverne en soit une intéressante.

Cogeco Communications

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Selon une note de Drew McReynolds, de RBC, publiée en octobre, l’état actuel du bilan de Cogego ouvre la voie à de nouvelles acquisitions par la filiale Atlantic Broadband.

Une acquisition aux États-Unis retiendra l’attention pour entamer la nouvelle année. C’est de cette façon que Drew McReynolds, de RBC, titrait sa note de recherche sur Cogeco Communications publiée le 31 octobre. Selon lui, l’état actuel du bilan ouvre la voie à de nouvelles acquisitions par la filiale Atlantic Broadband. « La compagnie cherche activement à réaliser des transactions additionnelles sur le marché américain et possède la flexibilité financière pour boucler autant des petites que des grosses acquisitions », a souligné l’analyste.

Marché Goodfood

PHOTO FOURNIE PAR GOODFOOD

Goodfood demeure une cible d’acquisition potentielle, soulignait l’analyste Frédéric Tremblay, de Desjardins, dans une note le 10 décembre.

Le spécialiste montréalais des repas prêts à cuisiner demeure une cible d’acquisition potentielle, soulignait l’analyste Frédéric Tremblay, de Desjardins, dans une note le 10 décembre. Un mois plus tôt, son collègue Raveel Afzaal, de Canaccord, écrivait dans un rapport que les produits d’épicerie de marque privée et les plats cuisinés de Goodfood risquaient de positionner davantage l’entreprise en « cible attrayante pour de grands épiciers ». Pour augmenter le nombre de ses abonnés actifs, au lieu de procéder par acquisition, Goodfood a plutôt choisi d’investir dans la notoriété de la marque et l’expérience client, souligne Frédéric Tremblay.

Mediagrif

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La vente de Mediagrif demeure toujours une possibilité.

L’entreprise de Longueuil spécialisée dans le commerce électronique recentre ses opérations vers ses activités B2B et tente de se défaire de ses plateformes grand public B2C que sont Jobboom et Réseau Contact. Cette opération est à prévoir en 2020. La vente de Mediagrif demeure aussi toujours une possibilité. Sous la gouverne d’un nouveau PDG – qui n’est pas là pour 10 ans s’il faut se fier à sa feuille de route –, Mediagrif pourrait devenir plus attrayante pour un acquéreur une fois que les activités seront 100 % tournées vers le B2B.

Velan

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE VELAN

Avec la bonne offre au bon moment, Stephen Takacsy, de la firme Gestion Lester, se dit convaincu que les membres de la famille Velan se montreront disposés à vendre.

Ce n’est qu’une question de temps avant que le fabricant montréalais de robinetterie industrielle soit vendu, selon Stephen Takacsy, de la firme Gestion Lester. Mais est-ce que ça surviendra cette année ? Ça dépendra du rythme auquel la performance financière s’améliorera et de l’impact de la réorganisation et des mesures de réduction de coûts sur les résultats, croit le gestionnaire de portefeuille. Avec la bonne offre au bon moment, Stephen Takacsy se dit convaincu que les membres de la famille Velan se montreront disposés à vendre afin de maximiser la valeur pour les actionnaires.