(Montréal) La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) affirme que son service est revenu à la normale moins d’un mois après une grève ayant provoqué d’importantes interruptions, mais les silos des agriculteurs de l’Ouest sont toujours remplis.

Selon le président de l’Association des producteurs agricoles de la Saskatchewan Todd Lewis, le « retour à la normale » ne sera pas suffisant pour écouler les stocks accumulés de maïs, de canola et d’autres céréales pouvant remplir l’équivalent de 10 000 wagons.

Alors qu’ils tentent de vider leurs silos débordants, les agriculteurs sont confrontés à d’éventuelles pénalités imposées par des compagnies maritimes transportant des céréales si les livraisons par trains arrivent en retard.

Le président de l’association des exploitants de silos à céréales, Wade Sobkowich, a déclaré que la récolte estimée à environ 130 milliards dans les Prairies pourrait perdre une grande partie de sa valeur si les wagons n’arrivent pas dans les ports avant le printemps, dans un contexte où les prix fléchissent en raison d’une offre mondiale accrue.

PHOTO MARK BLINCH, ARCHIVES REUTERS

Le président-directeur général du CN, Jean-Jacques Ruest, s’est félicité que le « plan de reprise » mis de l’avant par le plus important transporteur ferroviaire au pays « fonctionne » et que le service soit revenu à la normale.

Les retards semblent moins importants dans le secteur des ressources. La présidente et chef de la direction de l’Association canadienne du propane, Nathalie St-Pierre, a affirmé qu’après la pénurie provoquée par la grève, les niveaux étaient à 70 %.

Mme St-Pierre a toutefois invité au déploiement de moyens pour assurer l’approvisionnement en propane afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de rationnement de propane — utilisé par les producteurs céréaliers pour faire sécher leurs récoltes avant de vendre leurs grains et par les éleveurs pour chauffer, par exemple, des poulaillers — pendant la période hivernale.