En pleine période des Fêtes, les activités des aéroports Pierre-Elliott-Trudeau et Montréal-Mirabel pourraient être perturbées à compter de Noël par une grève d’une centaine d’employés chargés du ravitaillement des aéronefs.

Sans contrat de travail depuis le mois d’août, les salariés de Swissport Canada, représentés par l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), ont brandi, mardi, la menace d’un débrayage à compter du 25 décembre.

Swissport Canada est l’unique fournisseur de carburant des compagnies aériennes aux aéroports Pierre-Elliott-Trudeau et Montréal-Mirabel. Les employés concernés sont des ravitailleurs d’aéronefs, mécaniciens aux installations de stockage de carburant, répartiteurs, employés-entretien ravitaillement et mécaniciens.

En cas de grève, Swissport Canada pourrait faire appel à des cadres pour assurer le maintien de certaines activités. Mais selon l’AIMTA, un débrayage aurait une incidence majeure sur la cadence du service quotidien.

« Je comprends l’angoisse qu’une menace de grève peut provoquer chez les voyageurs, a affirmé le président de la section locale 1751 du syndicat, Maxime Nicole, au cours d’un entretien téléphonique. Les négociations ont débuté le 24 mai. Nous faisons preuve de bonne foi depuis cette date, mais l’employeur n’est pas sur la même longueur d’onde. »

Pour les voyageurs, un débrayage aurait essentiellement des répercussions à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, qui s’attend à accueillir quotidiennement 55 000 voyageurs pendant le temps des Fêtes, selon Aéroports de Montréal (ADM).

Les syndiqués ont récemment voté à hauteur de 99 % en faveur d’un mandat de grève.

Les deux parties sont actuellement en médiation. Les salaires et la conciliation travail-famille figurent parmi les principaux points en litige. D’après l’AIMTA, les travailleurs concernés gagnent en moyenne 16 $ l’heure.

Swissport Canada, qui compte environ deux douzaines de compagnies aériennes — comme Air Canada, Air Transat et Westjet — parmi ses clients en ce qui a trait au ravitaillement, a tenté de se montrer rassurante.

« Nous avons les ressources nécessaires pour poursuivre les activités et serons en mesure de faire face à toute éventualité », a fait valoir son vice-président aux ressources humaines pour le Canada, Louis-Philippe Charland, dans une déclaration envoyée par courriel.

Celui-ci a ajouté que les négociations allaient « bon train » dans le but de conclure une « entente dans les délais ».

ADM, responsable de la gestion et l’exploitation des deux aéroports, a également dit suivre « de très près l’évolution du dossier ».

« Un plan de contingence a été développé par Swissport de concert avec les compagnies aériennes et ADM afin de minimiser l’impact que pourrait avoir la mise en place de moyens de pression sur le ravitaillement des aéronefs », a souligné sa porte-parole, Marie-Claude Desgagnés.

ADM n’a pas voulu fournir plus de détails entourant les moyens qui seraient mis de l’avant pour atténuer les répercussions d’une éventuelle grève.

Le gouvernement Trudeau garde un œil sur les négociations, puisque des médiateurs fédéraux épaulent l’employeur et le syndicat dans le cadre de leurs pourparlers.

Comme cela a été le cas lors de la grève de huit jours des quelque 3200 chefs de train de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) survenue le mois dernier, la ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, a dit faire « confiance au processus de négociation collective ».