(Montréal) La direction de TC Transcontinental a une fois de plus plaidé pour un dialogue avec l’administration Plante à la suite de la recommandation d’un comité montréalais visant à encadrer la distribution des circulaires comme le Publisac — imprimé par la société.

Autrement, l’imprimeur et emballeur québécois n’aura pas le choix de se défendre, comme en se tournant vers les tribunaux, afin de protéger ses intérêts.

« Je veux être clair : nous allons épauler nos clients et protéger nos services […] nous ne sommes pas une entreprise litigieuse, mais nous allons défendre nos droits », a expliqué le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier, jeudi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.

PHOTO PAUL CHIASSON, LA PRESSE CANADIENNE

Le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier

En s’adressant aux analystes, il a fait référence à la ville de Mirabel, où le règlement municipal interdisant la distribution au porte-à-porte du Publisac est contesté par l’entreprise québécoise devant les tribunaux.

La Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs de Montréal d’élus montréalais a proposé la mise en place d’un système de consentement « opt-in », dans lequel un citoyen qui désire recevoir des circulaires devrait, par exemple, l’indiquer par la présence d’un autocollant.

C’est l’inverse du modèle actuel appelé « opt-out », où c’est le résident qui ne veut pas recevoir de circulaires qui doit apposer l’autocollant.

Sans entrer dans les détails, M. Olivier a dit être d’avis que Transcontinental et Montréal peuvent s’asseoir et trouver différentes façons pour améliorer la distribution du Publisac, qui contient à la fois des feuillets publicitaires et généralement un hebdomadaire local.

Il ignore toutefois quand l’administration Plante compte trancher dans ce dossier.

« Nous avons l’intention de contacter la Ville pour avoir une idée du temps qu’il faudra pour prendre une décision et de ce qu’elle compte faire », a dit M. Olivier, en réponse à la question d’un analyste.

Plus tôt cette semaine, dans le cadre d’une sortie publique, M. Olivier était accompagné de représentants du milieu syndical et de groupes médiatiques — qui misent sur le Publisac pour la distribution d’hebdomadaires — pour montrer un front commun.

Au Québec, le Publisac permet à Transcontinental de générer des ventes annuelles d’environ 130 millions. Le produit est distribué à environ 800 000 domiciles sur l’île de Montréal, ce qui représente 20 800 tonnes de matières générées chaque année, selon la commission.

En ce qui a trait à sa performance trimestrielle, Transcontinental a dépassé les attentes en dépit d’un recul de son bénéfice ajusté, ce qu’il a attribué à une baisse des revenus découlant des défis persistants dans ses activités d’impression.

Son profit ajusté a décliné de 20 %, pour se chiffrer à 69,9 millions, ou 80 cents par action, par rapport à 87 millions, ou 99 cents par action, au quatrième trimestre de 2018.

Ce résultat ne tient pas compte du produit obtenu pour la vente d’une imprimerie en Californie ainsi que de la cession de la majorité de ses publications spécialisées et activités événementielles, dont « Les Affaires ».

Pour la période de trois mois terminée le 27 octobre, le bénéfice net s’est établi à 112,3 millions, ou 1,28 $ par action, tandis qu’il avait été de 67 millions, ou 67 cents par action, à la même période il y a un an. De leur côté, les revenus de l’imprimeur et emballeur ont décliné de 4,6 %, à 790,9 millions.

Les analystes tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 72 cents ainsi qu’un chiffre d’affaires de 785,4 millions, selon la firme de données financières Refinitiv.

Pour l’exercice, Transcontinental a vu ses recettes bondir de 15,8 %, à 3,04 milliards. C’est la première fois dans l’histoire de la société que le chiffre d’affaires a franchi la barre des 3 milliards.

« Dans notre secteur de l’impression, nous avons connu une année somme toute difficile marquée par la décroissance plus importante qu’anticipée de nos revenus liés à nos services aux détaillants », a souligné M. Olivier.

Le bénéfice net a décliné de 22 %, à 166,1 millions. Le profit ajusté s’est établi à 220,2 millions, ou 2,52 $ par action, par rapport à 239,4 millions, ou 2,91 $ par action, au terme de l’exercice 2018.

À la Bourse de Toronto, le titre de la société s’est emparé de 96 cents, ou 7,5 %, pour clôturer à 13,71 $.