À défaut de candidature surprise, tout indique que Guy Cormier sera réélu par acclamation pour un deuxième mandat de quatre ans à la tête du « premier groupe financier coopératif au Canada », tel que se présente Desjardins dans ses documents promotionnels. M. Cormier occupe ces fonctions depuis son élection en mars 2016.

La période d’inscription de candidatures au poste de président et chef de la direction du Mouvement Desjardins se termine vendredi.

« Malgré le contexte de crise des renseignements personnels chez Desjardins, ma lecture de la situation en ce qui concerne le renouvellement du mandat présidentiel est à l’effet que M. Cormier apparaît bien en selle après les changements de hauts dirigeants qu’il a effectués récemment [deux vice-présidents limogés et un autre promu en remplacement] », commente Charles-André Guillotte, directeur de l’Institut de recherche et d’éducation sur les coopératives de l’Université de Sherbrooke (IRECUS).

« Ces changements parmi ses principaux adjoints de haute direction me suggèrent que M. Cormier montre qu’il est en contrôle et qu’il met les efforts nécessaires pour pallier les conséquences de la crise des renseignements personnels. » Donc, contrairement au vote en « collège électoral » tenu lors des assises annuelles du Mouvement Desjardins en mars 2016, le renouvellement de mandat du président actuel aux prochaines assises de mars 2020 s’annonce dénué de suspense électoral.

Par ailleurs, ce renouvellement de mandat à la présidence de Desjardins sera le premier à survenir depuis la mise à niveau de la Loi québécoise sur les coopératives de services financiers, réalisée en fin d’année 2017.

En matière de gouvernance, cette mise à niveau législative a confirmé le processus d’élection à la présidence du Mouvement Desjardins par l’entremise d’un « collège électoral formé d’un administrateur par caisse ».

Tradition

Dans la situation actuelle, si un ou des candidats se manifestaient d’ici la fin de la journée vendredi pour défier la réélection de Guy Cormier, la période de « campagne électorale » des candidats se déroulerait du 27 janvier au 13 mars 2020.

Cette campagne viserait l’obtention d’un vote majoritaire parmi les 271 membres du collège électoral qui aurait lieu le 14 mars 2020, à l’occasion des prochaines assises annuelles du Mouvement Desjardins.

De l’avis de Charles-André Guillotte, de l’IRECUS, un tel scénario d’élection présidentielle chez Desjardins d’ici mars prochain apparaît peu probable, considérant la tradition de renouvellement de mandat sans opposition dont ont bénéficié les plus récents prédécesseurs de Guy Cormier à la présidence.

Élue en 2008, tout juste avant la crise de papiers commerciaux (PCAA) au Québec et la crise financière mondiale, Monique Leroux avait été réélue par acclamation en 2012.

Son prédécesseur, Alban D’Amours, avait été élu président en mars 2000 et réélu par acclamation quatre ans plus tard, en mars 2004.