Le groupe de supermarchés et de pharmacies Metro prévoit doubler, à peu près, le nombre de magasins dotés de caisses libre-service au cours de son exercice 2020, alors que le secteur est confronté à une pénurie de main-d’œuvre.

« C’est un défi », a affirmé le chef de la direction, Éric La Flèche, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes après la publication des résultats financiers du quatrième trimestre.

« Je pense que c’est un défi pour tout le monde dans le commerce de détail, et que c’est un défi pour nous de constituer les effectifs des magasins. »

Le taux de chômage au Québec était de 5,0 % en octobre et de 5,3 % en Ontario, selon Statistique Canada. Dans les deux cas, le taux de chômage est inférieur au taux national, qui se situe à 5,5 %.

Metro exploite la plupart de ses établissements dans les deux plus grandes provinces du Canada, en plus de certaines succursales de Jean Coutu au Nouveau-Brunswick.

M. La Flèche a fait valoir que la société se tirait d’affaire jusqu’à maintenant, mais il a noté qu’à un moment donné, si certains employés ne se présentaient pas ou que les magasins ne réussissaient pas à combler les postes vacants, les conditions des magasins commençaient à refléter cette réalité.

« C’est pourquoi la technologie, telle que les caisses libre-service ou les étiquettes de rayon électroniques, contribue à simplifier le travail pour nos employés de magasin », a-t-il affirmé.

Les caisses libre-service sont déjà installées dans plus de 100 magasins Metro et l’entreprise prévoit d’ajouter cette technologie à 100 autres magasins au cours de l’exercice en cours, a-t-il précisé.

Actuellement, 37 magasins ont un système d’étiquettes électroniques, qui n’exige pas que les étiquettes de prix soient mises à jour manuellement, et Metro souhaite faire grimper ce nombre près de 100 d’ici la fin de son exercice 2020.

Alors que la société dit installer les caisses automatiques afin d’améliorer l’expérience client, M. La Flèche souligne que cette technologie et les étiquettes électroniques facilitaient aussi la gestion des coûts de main-d’œuvre.

« Si nous gérons bien nos heures […], nous réalisons des économies de main-d’œuvre, comme prévu, afin de générer un retour sur investissement. »

Les économies de main-d’œuvre varient selon les magasins, a-t-il ajouté.

Profit en hausse au 4e trimestre

Le détaillant a terminé son exercice en affichant un bénéfice net en hausse de 15,4 % pour son quatrième trimestre.

La société montréalaise a réalisé un profit net de 167,4 millions, soit 66 cents par action, pour le trimestre clos le 28 septembre, en hausse par rapport à celui de 56 cents par action, ou 145 millions, engrangé un an plus tôt.

En excluant les éléments non récurrents, Metro a réalisé un bénéfice ajusté de 174 millions, ou 68 cents par action, par rapport à celui de 161 millions, ou 63 cents par action, affiché l’an dernier.

Les revenus ont augmenté de 3,3 % pour atteindre 3,86 milliards, par rapport à 3,74 milliards un an plus tôt. Les ventes des magasins d’alimentation ouverts depuis au moins un an ont avancé de 4,1 %, alors que celles des pharmacies ouvertes depuis au moins un an ont gagné 3,4 %.

Les analystes attendaient en moyenne un bénéfice par action de 69 cents et un chiffre d’affaires de 3,85 milliards, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Pour l’ensemble de l’exercice, le bénéfice net a diminué de plus de moitié, passant de 1,72 milliard à 714,4 millions, à la suite de la vente d’activités. Le profit ajusté a augmenté de 26,3 % à 731,6 millions, ou 2,84 $ par action. En comparaison, il avait été de 579,2 millions, ou 2,41 $ par action, pour l’exercice 2018.

Le chiffre d’affaires annuel s’est établi à 16,77 milliards, en hausse de 16,6 % par rapport à 14,38 milliards, ou de 3,2 % en excluant le Groupe Jean Coutu.