(La Haye) Le géant indien de l’acier Tata Steel, en pleine restructuration à la suite de sa fusion avortée avec ThyssenKrupp et qui possède d’importants hauts fourneaux dans la région d’Amsterdam, a annoncé lundi qu’il allait supprimer jusqu’à 3000 emplois en Europe.

L’annonce intervient après des spéculations au sujet de la suppression de plusieurs milliers d’emplois aux Pays-Bas par le géant de l’acier qui emploie 11 000 personnes dans ce pays. Ces mesures viseraient à faire face à la faible demande d’acier en Europe, qui s’est aggravée avec le conflit commercial sino-américain.

En Europe, Tata Steel emploie quelque 20 000 personnes.

Un des moyens pour améliorer la performance financière est de «réduire les coûts de l’emploi, et donc de baisser de 3000 le nombre des effectifs dans les activités de Tata Steel à travers l’Europe», a indiqué la branche européenne du groupe dans un communiqué.

Les deux tiers des suppressions d’emplois porteront vraisemblablement sur des postes administratifs, a précisé le groupe dans le communiqué.

«La stagnation de la demande d’acier en Europe et l’excédent de capacité dans le monde, en plus du conflit commercial, ont fait du marché européen un terrain de déversement pour l’excédent mondial d’acier», a-t-il indiqué.

«En plus, la hausse importante des coûts des indemnités des émissions a créé un besoin urgent d’améliorer la performance financière de l’entreprise», souligne le communiqué.

Tata Steel a dû renoncer au printemps à son projet d’union avec ThyssenKrupp, auquel la Commission européenne a mis son veto par crainte d’une réduction de la concurrence dans le secteur de l’acier.

Le projet de rapprochement envisageait de créer le deuxième fabricant européen d’acier derrière ArcelorMittal, face à la montée en puissance des fabricants chinois.

En septembre, Tata Steel, numéro un du secteur au Royaume-Uni, avait annoncé la fermeture d’une usine au pays de Galles, Orb Electrical Steels, ce qui menace près de 400 emplois. Un autre site en Grande-Bretagne, Wolverhampton Engineering Steels, n’a pas non plus trouvé d’acquéreur, avec à la clé 26 autres emplois.

Mais il existe surtout des craintes au sujet de l’avenir de l’usine géante de Tata à Port Talbot, forte de 4000 employés sur les 8000 du groupe en Grande-Bretagne.