(New York) Le groupe de logistique FedEx, accusé par le New York Times de ne pas avoir payé d’impôts à l’État fédéral en 2018, a riposté vertement lundi, en mettant au défi le journal d’en débattre en public.

Dans son édition de samedi, le quotidien américain affirme qu’entre 2017 et 2018, FedEx a réduit son ardoise fiscale de 1,5 milliard de dollars à zéro, grâce à un lobby intense auprès de l’administration Trump en faveur d’une baisse drastique des impôts des sociétés.

Les baisses d’impôts finalement accordées par le gouvernement fédéral se sont traduites par une baisse du taux d’imposition de FedEx de 34% à zéro, poursuit le NYT, citant des documents financiers de l’entreprise.

Le groupe de logistique n’a ainsi pas payé d’impôt à l’État fédéral durant l’année fiscale 2018, ce qui lui a permis d’économiser au moins 1,6 milliard de dollars.

FedEx a préféré reverser ce gain fiscal à ses actionnaires, sous la forme de dividendes et rachats d’actions, au lieu d’investir dans l’économie américaine, avance encore le New York Times.

L’administration Trump avait promis qu’en échange des baisses d’impôts, les entreprises allaient investir davantage aux États-Unis.

«Je mets au défi A. G Sulzberger, le directeur de la publication du New York Times, et la section entreprises du journal, à débattre publiquement avec moi […] à Washington», la capitale fédérale, a répliqué Frederick Smith, le PDG de FedEx, dans une lettre au journal diffusée sur les réseaux sociaux.

Ce débat porterait sur la politique fiscale fédérale, les avantages sociétaux liés aux investissements des entreprises et notamment pour les classes sociales moyennes et inférieures, précise M. Smith.

«L’invitation à débattre de FedEx est clairement un coup de publicité et une façon de détourner l’attention des découvertes que nous mettons en avant dans notre article», a répondu une porte-parole du New York Times.

Elle a fait remarquer que la réponse de FedEx «ne conteste aucun des faits mis en avant dans notre article».

Dans sa lettre, Frederick Smith qualifie également de «déformé et actuellement incorrect» l’article du New York Times qu’il accuse en retour d’avoir payé «zéro» impôt en 2017, alors même que le journal avait dégagé, selon lui, un bénéfice de 111 millions de dollars.