La moitié des hôpitaux américains y commandent parfois tubes et pansements, des milliers d’administrations locales y sont abonnées et des millions d’entreprises dans huit pays y commandent claviers et papeterie. À compter d’aujourd’hui, le Canada sera le neuvième pays où Amazon Business et sa version payante, Business Prime, seront offerts.

« On a fait énormément d’investissements au Canada, c’est un pays où la réponse des consommateurs a été très positive, mais il y a un type de clients, les entrepreneurs, pour lesquels on n’avait pas les bons outils », explique en entrevue Alexandre Gagnon, vice-président d’Amazon Business. Ce natif de Québec — « et grand fan des Nordiques », précise-t-il — est également à la tête d’Amazon Canada et d’Amazon Mexique depuis 2016.

PME et gros volume

Amazon Business a enregistré un chiffre d’affaires de 10 milliards US en 2018, dont la moitié est attribuable à des vendeurs partenaires. On y offre quelque 250 millions de produits, dont certains ne sont pas offerts sur le site standard d’Amazon, destinés à un très large éventail d’entreprises et d’organisations de toutes sortes. Hôpitaux, restaurants, établissements d’enseignement, municipalités, petites entreprises et multinationales s’y approvisionnent, surtout en fournitures de bureau et en équipement spécialisé. À peu près tout, tant que ce n’est pas à un niveau industriel et à l’exception des denrées périssables, peut y être acheté. Amazon Business, qui utilise les mêmes réseaux de distribution que sa version pour consommateurs, offre cependant des possibilités de livraison à plus gros volume, allant jusqu’à la palette.

L’ouverture d’un compte sur Amazon Business est gratuite. Les entreprises et organisations peuvent y inscrire de nombreux utilisateurs, instaurer des mesures de contrôle des achats et obtenir des rapports commerciaux et de calcul des taxes.

« Pour beaucoup d’entreprises, il est très complexe de gérer un compte avec de nombreux utilisateurs sur le site d’Amazon traditionnel », précise M. Gagnon. Les organisations peuvent également demander, si elles y ont droit, une exemption de taxes.

PHOTO FOURNIE PAR AMAZON

Alexandre Gagnon, vice-président d’Amazon Business

« Pas du tout relié à Costco »

Comme pour les consommateurs, il existe une version Prime, avec un abonnement annuel allant de 109 $ à 10 099 $ selon le nombre d’utilisateurs. Les livraisons sont alors gratuites sur les produits admissibles, et des tableaux de bord analytiques sont offerts.

Cette annonce d’Amazon survient une dizaine de jours à peine après une initiative semblable de Costco, qui ouvrira une grande surface pour entreprises le printemps prochain à Longueuil. On y vendra notamment de la nourriture en très grande quantité, ce qui n’est pas le marché visé par Amazon. « Je peux vous assurer que ça fait un an qu’on travaille à ce projet-là, ce n’est pas du tout relié à Costco, affirme M. Gagnon. On a vu qu’il y avait énormément d’intérêt à implanter au Canada l’expérience qui a été lancée aux États-Unis. »

Le vice-président estime injustifiées les craintes que pourrait susciter l’arrivée d’Amazon dans un nouveau marché, alors qu’il accapare déjà 17 % du montant des achats en ligne des Québécois. « Amazon, c’est un partenariat avec des milliers d’entreprises canadiennes, des vendeurs qui profitent de notre expertise et améliorent la visibilité de leur catalogue de produits », dit-il.