(Montréal) Le transporteur Air Canada serait mieux préparé pour une éventuelle récession qu’il ne l’était lors de la crise financière d’il y a dix ans, qui avait plongé la compagnie dans une séquence de cinq années de pertes consécutives, a estimé jeudi son directeur financier.

Le directeur financier, Mike Rousseau, se dit « hautement certain » qu’une récession « d’égale gravité » pèserait beaucoup moins dans le bilan de la plus grande compagnie aérienne du pays.

« Nous croyons que l’impact sur nous serait au moins moitié moins important qu’il ne l’a été en 2008-09 », a affirmé M. Rousseau dans le cadre d’une conférence pour investisseurs organisée par la Banque CIBC à Montréal.

Pour expliquer à quel point les choses avaient changé en 10 ans, M. Rousseau a évoqué le plus grand nombre d’avions dépourvus de dette, la flexibilité accrue des contrats de travail d’Air Canada, la récente acquisition du programme de fidélisation Aéroplan et sa filiale à bas prix Rouge.

Il a écarté les préoccupations concernant les concurrents à très bas prix, notamment Flair Airlines, la filiale Swoop de WestJet Airlines, et Canada Jetlines, dont le lancement est prévu prochainement.

M. Rousseau a affirmé qu’Air Canada avait reproduit la structure tarifaire de Swoop sur certaines liaisons — sans nommer sa rivale — et qu’il pourrait procéder à une expansion de Rouge, lancée en 2013, si la concurrence pour les vols moins coûteux augmentait.

« Nous ne croyons pas que les marchés canadiens ont les mêmes caractéristiques ou les mêmes dynamiques que le marché américain, et nous estimons qu’il sera beaucoup plus difficile pour un transporteur à très bas prix de développer une solide tête de pont sur ce marché », a-t-il ajouté.

Air Canada affichait plus de 1 milliard de pertes en 2008 et son action avait culbuté jusqu’à 78 cents l’année suivante, mais le transporteur a rebondi dans la décennie suivante pour engranger en 2018 des profits de 167 millions. Son action valait mercredi plus de 43 $ à la Bourse de Toronto.