Le plus ancien détaillant au Canada vend l’une de ses enseignes à un service de location de vêtements par abonnement, tout en maintenant une participation dans la nouvelle entreprise qui, selon son chef de la direction, constituera « une première dans l’industrie ».

En vertu de la transaction annoncée mercredi, HBC recevra 99,5 millions en espèces à la clôture ainsi qu’un billet garanti de 33,2 millions payable en espèces après deux ans.

HBC recevra également une participation dans Le Tote. Il pourra nommer deux membres du conseil d’administration de cette société en plus d’obtenir certains droits en tant qu’actionnaire minoritaire.

L’accord, qui devrait être conclu avant la saison des Fêtes et fait suite à un examen stratégique des options de l’enseigne, marque une nouvelle étape intéressante pour les deux entreprises, a fait valoir la chef de la direction de HBC, Helena Foulkes, dans un article publié sur LinkedIn.

HBC a décliné une invitation pour une entrevue, affirmant que la chef de la direction n’était pas disponible.

Le Tote, établie à San Francisco, propose des abonnements mensuels pour des boîtes contenant plusieurs vêtements et accessoires. Les clients peuvent naviguer en ligne et choisir les articles qu’ils souhaitent louer. La société privée, fondée en 2012, a mobilisé plus de 75 millions US en capital de risque, selon sa page LinkedIn, et a noué des partenariats avec des centaines de marques, dont Nike et Calvin Klein. Elle compte plus de 200 employés.

De son côté, Lord & Taylor vend des vêtements pour hommes, femmes et enfants, ainsi que des accessoires et des produits de beauté en ligne et en magasin. L’enseigne propose également une sélection de produits pour la maison, notamment de la literie et des articles de décoration intérieure.

« Ensemble, ces sociétés deviendront un nouvel acteur distinct dans le segment du marché américain qui attire un large éventail de clients à la recherche de qualité, de style et de service, en dehors des segments hors prix ou de luxe », a souligné Mme Foulkes.

Les sociétés vont combiner des abonnements de location s’appuyant sur les données, des achats en ligne et des emplacements physiques pour créer un modèle de service moderne, a-t-elle précisé, qualifiant ce projet de « première dans l’industrie ».

La participation de HBC dans Le Tote le placera en bonne posture « pour partager le succès de cette nouvelle société », mais permettra également au détaillant de se concentrer sur ses plus grandes occasions : Saks Fifth Avenue et la Baie d’Hudson.

La direction de Le Tote a exprimé son enthousiasme face à l’amélioration de l’expérience des clients que devrait entraîner la transaction. Son site web incite les clients à « se préparer à voir plus de marques, de styles et des milliers d’options » grâce à l’acquisition.

« Avec cette acquisition, nous continuons notre cheminement pour créer l’avenir du commerce de détail », a affirmé le fondateur et chef de la direction de Le Tote, Rakesh Tondon.

De son côté, Le Tote mettra la main sur Lord & Taylor et la propriété intellectuelle de cette marque, en plus d’assurer les activités de ses 38 magasins, de ses canaux numériques et des stocks associés. La société s’attend en outre à prolonger les emplois de la grande majorité des associés de Lord & Taylor.

HBC continue de payer le loyer

HBC et HBS Global Properties, la coentreprise immobilière de HBC, conserveront la propriété de tous les actifs immobiliers détenus et loués par bail liés à Lord & Taylor.

Toutefois, pendant au moins les trois premières années, HBC a accepté de conserver la responsabilité du loyer dû par Lord & Taylor aux emplacements exploités par Le Tote. HBC s’attend à devoir payer environ 77 millions en loyer pour Lord & Taylor sur une base annuelle.

L’accord de vente de l’enseigne intervient alors qu’un groupe dirigé par le président de HBC, Richard Baker, cherche à racheter l’ensemble de la société et à en fermer le capital.

Ce groupe a offert 9,45 $ pour chaque action de HBC, mais une première analyse menée par le détaillant a conclu que cette proposition était « inadéquate ».

La firme Catalyst Capital Group, qui a récemment acquis une participation d’environ 10 % dans HBC, s’oppose à la démarche du groupe mené par M. Baker, tout comme l’investisseur activiste Land and Buildings Investment Management.

Un porte-parole du groupe d’actionnaires dirigé par M. Baker a refusé de commenter, de même que Land and Buildings.

Le plus ancien détaillant au Canada a connu des difficultés lors des dernières années, qui ont été marquées par des résultats décevants. En février, HBC a annoncé que son enseigne Déco Découverte serait abandonnée et que ses 37 succursales seraient fermées cette année. Le détaillant a également fermé environ 20 magasins Saks Off Fifth aux États-Unis.

L’action de HBC a progressé mercredi de 6 cents pour clôturer à 10,22 $ à la Bourse de Toronto.