(New York) General Motors (GM) a ravi Wall Street jeudi en faisant état de meilleurs résultats que prévu au deuxième trimestre et en confirmant ses ambitions pour 2019, en dépit d’un déclin de ses ventes de voitures aux États-Unis et en Chine, les deux premiers marchés automobiles au monde.

Le géant de Detroit a enregistré une hausse de 1,2 % à 2,41 milliards de dollars de son profit net, ce qui s’est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 1,64 dollar contre 1,43 dollar attendu en moyenne par les analystes.

La rentabilité du constructeur automobile a été essentiellement alimentée par une hausse des prix de ses camionnettes et VUS aux États-Unis.

Le prix moyen de la transaction a augmenté au deuxième trimestre de 1575 dollars sur un an à 37 000 dollars pour un véhicule GM aux États-Unis, tandis que les promotions ont nettement diminué.

Lesté par une baisse des volumes de ventes de voitures, le chiffre d’affaires a diminué de 1,90 % à 36,06 milliards, mais il est supérieur aux 35,98 milliards anticipés.

« Nous avons eu un solide deuxième trimestre et nous nous attendons à ce que la deuxième partie de l’année soit bien meilleure que la première », a déclaré la directrice financière Dhivya Suryadevara.

La dirigeante attribue cet optimisme au déploiement et au lancement de nouvelles versions de ses populaires camionnettes comme le Chevrolet Silverado et le GMC Sierra.

À Wall Street, l’action gagnait plus de 3 % dans les échanges électroniques de préséance.

Guerre des prix

Lors du trimestre sous revue, les ventes de voitures de GM ont diminué de 1,5 % à 746 659 unités aux États-Unis, le succès du Chevrolet Equinox, du Buick Envision et de la nouvelle Cadillac XT4 n’ayant pas pu suppléer le manque à gagner causé par la transition dans les usines entre anciennes versions et nouvelles.

L’Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique) concentre toutefois tous les profits, GM y ayant enregistré un bénéfice d’exploitation de 3 milliards de dollars. La marge y a été de 10,7 %, ce qui est rare chez les constructeurs automobiles de masse.

Les autres marchés (International) étaient à l’équilibre, une perte opérationnelle de 400 millions de dollars en Chine ayant contrebalancé les gains engrangés ailleurs.

Hormis Cadillac, GM a vu ses autres marques accuser des baisses de ventes sur le marché chinois : celles de Chevrolet y ont plongé de 18,5 %, tandis que la chute est de 14,1 % pour Buick. Au total, le géant de Detroit n’a vendu que 753 926 voitures en Chine, premier marché automobile mondial, au deuxième trimestre, en baisse de 12,2 %.

GM s’associe en outre désormais aux experts qui estiment que le ralentissement économique chinois va continuer de peser sur le secteur automobile local.

« Les ventes automobiles devraient y rester faibles dans la seconde moitié de l’année, les livraisons devraient également baisser », anticipe GM, qui s’attendait, encore en avril, à une stabilisation des ventes chinoises.

La rentabilité des constructeurs automobiles devrait être affectée dans les prochains mois par la saturation du marché américain et l’affaiblissement de la demande chinoise en raison du ralentissement économique.

Pour y faire face, GM a lancé une cure d’austérité visant à économiser 1,1 milliard de dollars par an en fermant des usines et en supprimant des emplois aux États-Unis.

Il se refuse pour l’instant à baisser ses tarifs en dépit d’une guerre des prix lancée dans le très lucratif segment des camionnettes et VUS aux États-Unis par ses concurrents – Fiat Chrysler, Ford, Toyota, Honda –, qui offrent rabais et différentes primes pour séduire les ménages.

En Chine, le groupe dirigé par Mary Barra espère que le lancement d’une vingtaine de modèles dans les prochains mois va lui permettre d’inverser la courbe des ventes.

Par conséquent, GM a maintenu inchangé son principal objectif financier pour 2019 : il anticipe un bénéfice par action ajusté compris entre 6,50 et 7 dollars. Wall Street espère 6,62 dollars.