(New York) Le géant des microprocesseurs Intel, qui a dégagé au deuxième trimestre des résultats meilleurs que prévu, a officialisé jeudi la cession de son activité de puces pour téléphones intelligents à Apple pour 1 milliard de dollars.  

Selon l’accord conclu entre les deux groupes, environ 2200 salariés d’Intel vont être transférés chez Apple, qui va aussi récupérer les brevets et les équipements liés à cette division.  

Intel avait fait part dès avril de son intention de se retirer du marché des puces 5G, l’internet mobile ultrarapide en cours de déploiement, pour téléphones intelligents.

Une fois l’accord avec Apple finalisé, normalement au quatrième trimestre, Intel pourra toujours développer des puces pour des appareils autres que les téléphones, comme les ordinateurs, les objets connectés ou les véhicules autonomes.  

L’opération permet parallèlement à Apple d’accélérer le développement de ses propres puces pour iPhone, plutôt que de dépendre de son fournisseur Qualcomm avec qui la marque à la pomme a longtemps bataillé en justice.  

C’est après un vaste accord enterrant la hache de guerre entre Apple et Qualcomm signé en avril qu’Intel avait déclaré vouloir céder ses activités de puces pour téléphones intelligents.

Intel a par ailleurs légèrement relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année, la société californienne prévoyant désormais des ventes annuelles de 69,5 milliards de dollars environ, contre 69 milliards anticipés en avril.

Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires a baissé de 2,7 % à 16,51 milliards de dollars, ce qui reste largement au-dessus des 15,7 milliards attendus par les analystes.

Si les ventes de PC ont progressé de 1 %, celles des autres activités (puces mémoire, puces pour centres de données, pour objets connectés, etc.) ont reculé de 7 %. Alors qu’en règle générale, ce sont plutôt elles qui tirent les résultats d’Intel, elles s’étaient déjà repliées de 5 % au premier trimestre.

Le patron d’Intel Bob Swan a souligné lors d’une conférence téléphonique avec les analystes que le groupe avait un peu pâti des tensions entre Washington et Pékin.  

« Les incertitudes commerciales ont généré de l’anxiété sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de nos clients et ont conduit à un ralentissement des commandes de processeurs au deuxième trimestre », a-t-il indiqué.  

« Nous avons aussi suspendu les livraisons à certains clients » après la décision de l’administration américaine de placer le géant chinois des télécoms, Huawei, sur une liste d’entreprises suspectes auxquelles les entités américaines ne peuvent vendre d’équipements technologiques, a-t-il indiqué en soulignant avoir depuis repris certaines expéditions.  

« Une nouvelle restriction sur les exportations représenterait un risque » pour notre activité et « nous entrons en conséquence dans le deuxième semestre  avec un peu plus de prudence qu’il y a trois mois », a indiqué M. Swan.

Le bénéfice net d’Intel s’est replié de son côté de 16,5 %, à 4,2 milliards de dollars. Mais ajusté et rapporté par action, la référence à Wall Street, il est ressorti à 1,06 dollar là où les analystes anticipaient 89 cents.  

Vers 18 h 20, le titre montait de 5,4 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.