(Toronto) Le grand patron de Rogers Communications a indiqué mardi que le changement majeur dans la stratégie de facturation de l’opérateur sans fil avait dépassé les attentes de l’entreprise, même si le gain net d’abonnés au deuxième trimestre s’est révélé inférieur aux attentes des analystes.

Le géant torontois des télécommunications a commencé, le 13 juin, à offrir des forfaits sans fil ne facturant pas de frais pour l’utilisation excédentaire de données. Cette décision a été imitée par Telus et Bell, qui possèdent les autres réseaux nationaux de téléphonie mobile du Canada.

Les frais d’utilisation excédentaire contribuent aux revenus des services sans fil de la société, mais les responsables de Rogers ont indiqué s’attendre à ce que de meilleures conditions économiques à moyen et à long terme contrebalancent le ralentissement de la croissance à court terme.

« Même s’il est encore tôt, la réponse a été extrêmement positive », a affirmé mardi le chef de la direction de Rogers, Joe Natale, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des résultats du deuxième trimestre de l’entreprise.

Les ajouts nets aux services sans fil postpayés de Rogers ont fortement diminué par rapport à la même période en 2018. La société a ajouté 77 000 abonnés postpayés, comparativement à 122 000 un an plus tôt. Les analystes s’attendaient à 89 000 nouveaux abonnés.

En comparaison, Freedom Mobile — qui propose des forfaits sans frais excédentaires depuis plus d’un an — a ajouté 61 000 clients postpayés au cours de son trimestre de mars à mai. Sa base de clientèle est cependant plus petite, se limitant à l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

M. Natale s’est davantage attardé aux 365 000 abonnés qui ont adopté les nouveaux forfaits de Rogers en six semaines, les deux tiers d’entre eux ayant choisi des forfaits mensuels plus onéreux qu’auparavant. Rogers s’attendait à ce qu’une majorité d’entre eux opte pour les forfaits les moins dispendieux, a-t-il souligné.

« Nous avons donc été agréablement surpris de voir l’inverse se produire », a affirmé M. Natale.

Dans l’ensemble, les analystes ont noté que le secteur des services sans fil de Rogers avait connu un trimestre difficile. Cependant, les avis divergeaient quant à savoir si les ajouts d’abonnés étaient décevants ou meilleurs que prévu, compte tenu du ralentissement général qui était attendu.

L’analyste Drew McReynolds, de RBC Dominion valeurs mobilières, a écrit dans une note à ses clients que les ajouts nets postpayés chez Rogers étaient meilleurs que les 67 000 estimés par sa firme. En revanche, Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity, a fait valoir que le nombre de 77 000 était en deçà de son estimation de 95 000, et inférieur à la prévision moyenne de 89 000 nouveaux abonnés.

Mais M. Galappatthige a également noté que le bénéfice avant avant impôts et autres éléments de la division des services sans fil était « robuste » à 1,13 milliard et « bien supérieur » à son estimation de 1,11 milliard et à la prévision moyenne de 1,12 milliard.

Rogers est la première des entreprises nationales de services sans fil au Canada à faire état de ses résultats du deuxième trimestre et à donner ses premiers commentaires sur l’adoption de plans sans frais excédentaires depuis la mi-juin.

Résultats inférieurs aux attentes

Le rapport financier de Rogers n’a pas atteint pas les cibles des analystes en ce qui a trait au bénéfice ajusté par action et au revenu total.

Les analystes tablaient sur un résultat net ajusté de 1,17 $ par action, pour un chiffre d’affaires de 3,87 milliards, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Les revenus trimestriels de la société se sont établis à 3,78 milliards, en hausse de 1 % par rapport aux 3,76 milliards de la même période l’an dernier.

Les revenus d’ensemble du sans-fil, incluant les services et les appareils, se sont élevés à 2,24 milliards, soit une augmentation de 1 % par rapport à l’année précédente. Les produits d’exploitation tirés de la division de la câblodistribution ont augmenté d’un à 997 millions, les services internet étant leur principal moteur.

Les produits d’exploitation de la division des médias ont diminué de 3 % à 591 millions — essentiellement en raison de la vente des activités d’édition en avril, et d’une baisse des revenus tirés de l’équipe de baseball des Blue Jays de Toronto.

Après ajustements, le bénéfice par action a atteint 1,16 $.

Le bénéfice de la société pour le deuxième trimestre était de 591 millions, en hausse de 10 % par rapport à celui de 538 millions au deuxième trimestre de 2018.

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