(Montréal) Le principal actionnaire d’Aimia s’est opposé mardi à la nomination de deux nouveaux administrateurs au conseil d’administration, venant accentuer les tensions entre la direction et les investisseurs de la société spécialisée dans la fidélisation des consommateurs.

La firme Mittleman Brothers LLC, qui détient ou contrôle environ 23,3 % des actions en circulation d’Aimia, a indiqué que la société ne l’avait pas consultée au sujet des administrateurs nommés lundi.

La société d’investissement a affirmé que son représentant au conseil, Phil Mittleman, n’avait été informé des nominations proposées que dimanche, et qu’il était officiellement en désaccord avec elles.

Les nominations, qui augmentent d’un tiers la taille du conseil d’administration, vont à l’encontre de l’objectif de la société de faire passer le nombre d’administrateurs de neuf à six afin de réduire les coûts, a souligné Mittleman Brothers.

La firme s’est également opposée au fait que les nominations n’ont pas été présentées aux actionnaires et n’ont pas fait l’objet d’un vote, alors qu’elles ne sont intervenues que 17 jours après l’assemblée annuelle des actionnaires de la société.

« Mittleman estime que les sociétés ouvertes, telles qu’Aimia, devraient respecter les principes fondamentaux de la démocratie actionnariale et que les administrateurs devraient être élus par les actionnaires — et non pas nommés de manière furtive après coup », a affirmé le cabinet dans un communiqué.

La société a nommé à son conseil lundi l’ancien chef de la direction de la Banque Scotia, Dieter Jentsch, et le vice-président du conseil et associé de la banque d’investissement Blair Franklin Capital Partners, Frederick Mifflin.

« Le conseil d’administration d’Aimia est aujourd’hui l’aboutissement d’un processus délibéré, rigoureux et réussi, réalisé dans le respect des bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise », a déclaré mardi la porte-parole de l’entreprise, Karen Keyes.

L’expertise commerciale supplémentaire apportée par les deux partenaires correspond à l’engagement précédemment annoncé de la société « d’actualiser et de réaligner en permanence le conseil d’administration avec la nouvelle direction stratégique de la société en tant que consolidateur axé sur la fidélisation et les voyages », a poursuivi Mme Keyes.

Aimia subit déjà la pression d’un groupe d’actionnaires qui réclame une reprise de l’assemblée annuelle d’Aimia, qui s’est tenue le mois dernier et qui, selon eux, était « entachée d’irrégularités ».

Le groupe a fait valoir la semaine dernière que le président avait refusé de procéder à certains votes ou de répondre aux questions et avait permis à des agents de sécurité d’intimider les actionnaires qui tentaient de parler, l’un d’eux ayant été sorti de force de l’événement.

Mittleman Brothers, qui a précisé ne pas faire partie de ce groupe d’actionnaires, a indiqué dans un communiqué que ses représentants avaient observé les mêmes irrégularités.

Aimia a pour sa part estimé que l’assemblée du 28 juin s’était déroulée dans les règles de l’art et qu’une reprise de l’assemblée serait « redondante ».

En janvier, les actionnaires ont voté pour la vente du programme de fidélisation Aéroplan d’Aimia à Air Canada pour 450 millions. La société montréalaise se retrouve depuis avec une somme de plus d’un milliard en espèces, mais plusieurs questions persistent quant à son avenir.

La société a vendu son programme de fidélisation Aéroplan à Air Canada, plus tôt, cette année pour 450 millions. Elle se retrouve depuis avec une importante somme d’argent, mais plusieurs questions persistent quant à son avenir.