Cogeco croit qu’il est encore possible de procéder à des hausses « raisonnables » du prix de certains forfaits malgré la concurrence découlant des nouvelles technologies qui viennent rivaliser avec les services traditionnels.

Selon son président et chef de la direction, Philippe Jetté, une proportion relativement faible des abonnés de télévision tournent le dos à la câblodistribution afin d’opter pour des services de diffusion en continu en ligne.

Ceux-ci ont plus d’argent à leur disposition afin de se payer des services internet plus rapides, a-t-il indiqué, jeudi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

« Cet argent peut être dirigé vers d’autres produits, a expliqué M. Jetté aux analystes. Nous croyons donc qu’il est possible de procéder à des hausses tarifaires, tout en restant raisonnables. »

Le patron du fournisseur de services de câble et d’internet ne s’est pas montré préoccupé par les autres sociétés de télécommunications offrant des frais mensuels fixes de téléphonie mobile qui permettent de consommer une quantité illimitée de données – jusqu’à un certain niveau avant que la vitesse de téléchargement ne diminue.

En moyenne, un client internet résidentiel consomme mensuellement 160 gigaoctets de données, a expliqué M. Jetté.

« Il y a donc une différence énorme entre la consommation résidentielle et celle effectuée sans fil », a indiqué le dirigeant de Cogeco, ajoutant que cette tendance était là pour de bon.

De mars à mai, l’érosion du nombre d’abonnés canadiens à la télévision chez Cogeco a été plus importante en raison de problèmes temporaires, tandis que la croissance des clients internet a été moins rapide qu’à l’habitude, a indiqué M. Jetté.

Par ailleurs, Cogeco s’attend à ce que la croissance de ses activités de câblodistribution et de services internet en sol canadien soit inférieure à 10 % au quatrième trimestre et pour l’exercice 2020, par rapport à une baisse de 1 % au troisième trimestre.

Aux États-Unis, les activités de câblodistribution de la société – qui est présente dans 11 États dans l’Est – devraient afficher une croissance légèrement supérieure.

Les analystes se sont dits étonnés de la vigueur des résultats financiers et du nombre d’abonnés d’Atlantic Broadband, la principale filiale américaine de Cogeco Communications – principale filiale de Cogeco.

Dans des notes de recherche, les firmes RBC Marchés des capitaux et Canaccord Genuity ont souligné que l’entreprise avait ajouté plus de 14 000 abonnés à ses services internet aux États-Unis au cours du troisième trimestre clos le 31 mai.

Elles ont également noté que les perspectives préliminaires de Cogeco pour l’exercice 2020, qui commencera le 1er septembre, sont légèrement meilleures que prévu en raison de la performance d’Atlantic Broadband.

Au troisième trimestre, Cogeco Communications a réalisé un chiffre d’affaires de 587,3 millions, en hausse de 3,6 % par rapport à l’année précédente. Après ajustements pour tenir compte des effets positifs des taux de change, ces revenus affichaient une croissance de 1,7 % ou 10,8 millions.

Le bénéfice net s’est élevé à 182,0 millions, dont 82,45 millions provenant d’activités abandonnées qui ont été vendues. Le bénéfice par action s’est établi à 3,59 $, dont 1,65 $ attribuable aux activités abandonnées.

Les activités abandonnées comprenaient celles de Cogeco Peer 1, une filiale spécialisée notamment dans les centres de données qui a été vendue le 30 avril pour 720 millions, ce qui représente un gain de 82,4 millions comptabilisé au troisième trimestre.

La société compte utiliser le produit de cette transaction pour racheter 1,87 million d’actions d’ici le 20 mai 2020.

Cogeco, qui détient notamment des stations de radio, a engrangé un bénéfice net de 185 millions. Par action, le profit a été de 3,68 $, dont 1,61 attribuable aux activités abandonnées. Les revenus ont été de 617,6 millions.

À la Bourse de Toronto, jeudi, l’action de Cogeco prenait 5,08 $, ou 6,19 %, pour se négocier à 87,13 $. Le titre de sa filiale cotait à 99,21 $, en hausse de 5,36 $, ou 5,71 %.