Un actionnaire d’Aimia demande une reprise de l’assemblée annuelle du mois dernier, qui, selon lui, était « entachée d’irrégularités » et de « conduite scandaleuse ».

Charles Frischer affirme que le président a refusé de procéder à certains votes ou de répondre aux questions et a permis à des agents de sécurité d’intimider les actionnaires qui tentaient de parler, l’un d’eux ayant été sorti de force de l’événement.

L’actionnaire dit parler au nom d’un groupe d’actionnaires et détient 1,6 % des actions en circulation de la société d’analyse de la fidélité des consommateurs.

« Je n’ai jamais vu cela. J’ai littéralement assisté à des centaines d’assemblées annuelles. Et je n’ai vu ce genre de sécurité qu’à deux reprises », a-t-il déclaré lors d’une entrevue. « C’était fou. »

M. Frischer se demande également si le président, Bill McEwan, avait suffisamment de mandataires discrétionnaires pour régir les votes sur toutes les questions.

Dans un courriel, Aimia a pour sa part estimé que l’assemblée du 28 juin s’était déroulée dans les règles de l’art et qu’une reprise de l’assemblée serait « redondante ».

« La direction et les administrateurs ont participé à de nombreuses discussions et ont ouvertement répondu à plusieurs questions des actionnaires après l’assemblée », a assuré la porte-parole, Karen Keyes.

Les résultats des votes de l’assemblée de Toronto ont été publiés conformément à la loi, a-t-elle ajouté. Mais la transcription, contrairement à l’année dernière, ne l’a pas été, a ajouté M. Frischer, réclamant sa publication.

« Toute l’idée derrière cet exercice est celle d’un forum. Je veux entendre ce que Bill Smith, à côté de moi, dit », a illustré M. Frischer, venu de Seattle pour assister à l’assemblée. Il a reconnu avoir parlé aux administrateurs après l’assemblée.

Les médias ont été avisés avant l’événement qu’ils ne pourraient pas y être présents et que les administrateurs et les dirigeants ne répondraient pas aux questions des journalistes.

M. Frischer a indiqué qu’il convoquerait une assemblée extraordinaire spéciale d’ici 21 jours si Aimia ne répondait pas officiellement à sa demande de reprise, soumise cette semaine.

Lui et d’autres sont « extrêmement mécontents » de la direction stratégique d’Aimia, a-t-il affirmé.

« Il y a cinq ans, le cours de l’action dépassait 15 $, il est aujourd’hui inférieur à 4 $. Ils ont fait un horrible travail », a-t-il fait valoir.

Aimia a déclaré que les administrateurs continuaient d’agir dans l’intérêt supérieur des parties prenantes.

En janvier, les actionnaires ont voté pour la vente du programme de fidélisation Aéroplan d’Aimia à Air Canada pour 450 millions. La société montréalaise se retrouve depuis avec une somme de plus d’un milliard en espèces, mais plusieurs questions persistent quant à son avenir.

Les deux dernières années ont été mouvementées pour la compagnie. Rupert Duchesne, l’ancien chef de la direction d’Aimia, a quitté son poste en janvier 2017 et a été remplacé par David Johnston pendant un peu plus d’un an, puis par Jeremy Rabe en mai 2018. L’ancien chef de la stratégie, Nathaniel Felsher, est parti en novembre, moins de trois mois après son entrée en fonction.

Les autres actifs d’Aimia comprennent une participation de 48 % dans le programme de fidélisation d’Aeromexico, PLM, et une participation de 20 % du programme de fidélisation d’AirAsia, Think Big.