Un centre de données qui double de taille et un pôle d’innovation en sciences de la vie qui prend de l’expansion ; l’action ne manque pas, cet été, au Technoparc Montréal, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Sans compter l’arrivée du tunnelier du Réseau express métropolitain (REM) afin de creuser le tunnel en direction de l’aéroport.

La société américaine Vantage, qui a acheté le centre de données 4Degrés Colocation pas plus tard qu’en janvier 2019, est en train d’investir 215 millions au Québec.

Vantage Data Centers Canada est à bâtir un nouveau bâtiment de plus de 70 000 pieds carrés, sur l’avenue Marie-Curie, dans le Technoparc.

Les travaux effectués par le Groupe Montoni ont commencé à la mi-mai et devront durer tout au long de 2019. La valeur de l’investissement, réparti sur trois à quatre années, avoisinera les 90 millions. Le nouveau bâtiment a la possibilité d’offrir 10 mégawatts (MW) à sa clientèle. 

On ira graduellement par bonds de 2 MW au rythme de la demande.

Maxime Guévin, vice-président et directeur général de Vantage Data Centers Canada

Certifié Tier III, le centre existant mesure plus de 43 000 pieds carrés et a ouvert ses serveurs en septembre 2016. Il a nécessité un investissement de 40 millions au fil des ans. Son propriétaire d’alors, Vidéotron, a conclu la vente de ses deux centres 4Degrés Colocation, un à Saint-Laurent, et l’autre à Québec, à Vantage Data Centers en janvier 2019 pour la somme de 259 millions.

Parallèlement aux travaux à Saint-Laurent, la société américaine mène de front l’agrandissement de son centre de données de Québec, qui fera bientôt plus de deux fois sa taille originelle. Dans la capitale, ce sont 13 MW additionnels qui seront mis à la disposition de la clientèle. À terme, l’investissement frôlera les 125 millions, assure M. Guévin.

Le chef de file nord-américain des centres de données a visiblement d’autres visées au Québec. À la fin de février, il a acquis un terrain d’un million de pieds carrés rue Marie-Victorin, à Saint-Bruno-de-Montarville. Le détail suivra « en temps et lieu », a indiqué M. Guévin.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

La phase d’expansion du Centre d’innovation Néomed prend la forme d’un bâtiment de 50 000 pieds carrés qui sera voisin du bâtiment d’origine, au 7171, rue Frederick-Banting.

Pôle en pleine croissance

Le Centre d’innovation Néomed a souligné, hier, les débuts des travaux de sa phase d’expansion en présence de dignitaires des gouvernements locaux et supérieurs au Technoparc. Né des cendres du centre de recherche AstraZeneca, Néomed affiche complet depuis 2016, avec environ 350 personnes travaillant au sein de la communauté Néomed à Saint-Laurent.

La phase d’expansion prend la forme d’un bâtiment de 50 000 pieds carrés d’une valeur de 25 millions, qui sera voisin du bâtiment d’origine, au 7171, rue Frederick-Banting. Le fédéral, Montréal, Fonds de développement de l’économie sociale, Néomed et Desjardins Capital de risque mettent 1,5 million chacun. Le reste de la construction est financé par des prêts de Desjardins et d’Investissement Québec d’environ 8,75 millions chacun.

Dans un entretien, Pierre-Yves Desbiens, chef des activités, explique que le Néomed 2.0 offrira des espaces collaboratifs à la manière d’un WeWork des sciences de la vie. 

Nous voulons devenir un complexe d’innovation et de commercialisation en sciences de la vie et en technologies de la santé.

Pierre-Yves Desbiens 

Environ 15 % de la superficie sera consacrée à de jeunes pousses inscrites à l’accélérateur d’entreprises. Le reste sera occupé par des entreprises rendues à un stade plus avancé de leur croissance, ce qui leur permettra de dégager des revenus. Néomed devrait dévoiler son locataire principal au cours des prochaines semaines.

Le projet d’expansion devait initialement voir le jour en 2018. Néomed a d’abord étendu ses tentacules à Laval, où il a ouvert un centre d’excellence en vaccins et en produits biologiques dans les anciens locaux de recherche et de développement de GlaxoSmithKline, au 525, rue Cartier.

Néomed fait aujourd’hui partie de l’organisation pancanadienne AdMare BioInnovations, qui regroupe le Centre de recherche et de développement des médicaments (CDRD) et Néomed.

Dans son communiqué, le centre d’innovation souligne l’arrivée prévue du REM au Technoparc en 2023, qui permettra de raccourcir le temps de déplacement en direction de l’aéroport et du centre-ville. Le pôle d’innovation est à sept minutes de marche de la future station.

— Avec William Leclerc, La Presse