La popularité d’Amazon a beau croître à un rythme soutenu au Canada, il y a un petit caillou dans son soulier : « la force » de Canadian Tire. Résultat, ses ventes dans certaines catégories de produits souffrent, révèle une étude de BMO Marchés des capitaux.

Après toutes ces années, Amazon ne cesse de gagner de nouveaux adeptes au Canada. Et ce, à un rythme impressionnant.

Dans les 12 derniers mois, pas moins de 93 % des Canadiens ont fait un achat à Amazon.ca. C’est 29 points de plus qu’il y a deux ans, selon le sondage mené auprès de 750 personnes par l’institution financière.

L’engouement est sans équivoque. D’ailleurs, le nombre de personnes abonnées au service Prime (qui permet notamment d’obtenir pour une somme fixe un nombre illimité de livraisons dans une année) a triplé depuis 24 mois. Il est en effet passé de 12 à 33 % de la population du pays.

« Nous croyons que le service Prime est crucial pour attirer des clients sur Amazon.ca. » — Peter Sklar, analyste spécialisé dans la vente au détail chez BMO

Or, malgré tout ce que peut offrir Amazon, l’analyste de BMO Peter Sklar observe que les catégories de produits « directement en concurrence avec Canadian Tire sont moins populaires ». Il s’agit notamment des meubles de terrasse, des appareils ménagers et des outils.

« Nous croyons que cela est attribuable à la grande présence de Canadian Tire au pays et à la force de ses marques privées dans ses magasins en briques et mortier », ajoute-t-il dans une note transmise aux investisseurs récemment.

Conseil aux investisseurs

Mais, ô surprise, même si les magasins Canadian Tire semblent être en mesure de tenir tête à Amazon, jusqu’à un certain point du moins, la BMO ne suggère tout de même pas l’achat de ses actions.

« Nous ne recommandons pas Canadian Tire, car nous prévoyons un ralentissement des dépenses de consommation discrétionnaire au Canada. »

Dans la dernière année, le titre du détaillant a fondu d’environ 8 %, passant de 243 $ à 223 $.

Depuis trois ans, ses ventes ont bondi de 10 % (de 12,7 milliards en 2016 à 14 milliards en 2018). Mais son bénéfice n’a pas suivi la même courbe : il est passé de 692 millions en 2016 à 669 millions en 2018 (- 3,3 %).