Transport Canada maintient sa confiance en la Federal Aviation Authority (FAA) américaine et n’a pas l’intention de modifier ses procédures de validation des avions américains, a indiqué l’un de ses dirigeants jeudi soir, au terme d’une rencontre réunissant les autorités réglementaires de 33 pays pour faire le point sur le Boeing 737 MAX. 

« Nous avons pleine confiance en la FAA et en leurs processus » a indiqué le directeur général de l’aviation civile chez Transport Canada, Nicholas Robinson, lors d’une conférence téléphonique. Lui et David Turnbull, directeur de la certification nationale des aéronefs, ont participé à une rencontre organisée par la FAA à son siège social, au Texas.

Par conséquent, Transport Canada n’a pas l’intention de revoir le processus qui fait en sorte qu’au moment d’émettre un certificat pour un nouvel avion conçu aux États-Unis, elle s’appuie lourdement sur les évaluations faites par la FAA, a ajouté M. Robinson.

Dans le cas de la validation originale du certificat de l’appareil 737 MAX, M. Turnbull a indiqué que Transport Canada était au courant de l’existence du système MCAS — présumé responsable de deux écrasements mortels —, mais a laissé entendre que les risques qui y étaient associés n’avaient pas été présentés comme assez élevés pour en justifier une inspection plus poussée.

« Nous prenons une approche basée sur les risques, a indiqué M. Turnbull. Nous connaissions l’existence du système MCAS, mais il s’agissait de l’un de nombreux changements à l’appareil. Bien sûr, les deux accidents nous incitent, comme la FAA, à y jeter un deuxième coup d’oeil. »

Un peu plus tôt, M. Robinson avait semblé indiquer que, cette fois, Transport Canada évaluera elle-même les risques associés à chaque élément afin de déterminer lesquels elle doit inspecter plus profondément.

Pas d’échéancier

M. Robinson n’a par ailleurs pas écarté la possibilité que le Canada exige que les pilotes canadiens du 737 MAX reçoivent une formation sur simulateur avant d’en reprendre les commandes. Écartée aux États-Unis par la FAA, cette option pourrait s’avérer coûteuse pour les transporteurs canadiens. Il y a quelques semaines, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, avait lui-même avoué pencher vers cette option.

Bien que le processus de validation des changements apportés par Boeing soit déjà entamé au Canada, selon M. Robinson, il est impossible de prévoir le moment où il sera terminé, en partie parce que l’organisme « ne connaît pas encore la totalité de ce que Boeing va proposer comme changements ».

Le directeur par intérim de la FAA, Daniel Elwell, avait un peu plus tôt donné le même son de cloche, refusant de fournir un échéancier précis.

Pour cette raison, Transport Canada n’a pas l’intention de fournir la moindre indication, pour l’instant, aux trois transporteurs canadiens dont les horaires sont affectés par l’interdiction de vol du 737 MAX, soit Air Canada, WestJet et Sunwing.

En plus de la réunion tenue au Texas, deux autres avaient lieu aujourd'hui à Montréal. D’abord, la FAA avait organisé une séance d’information au siège social de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). L’Association internationale du transport aérien (IATA), un regroupement de transporteurs aériens dont le siège est lui aussi à Montréal, avait pour sa part regroupé ses membres affectés par l’interdiction de vol de l’appareil phare de Boeing. Ni l’un ni l’autre des deux organismes n’ont voulu commenter la teneur de ces réunions.