La CSN déplore la suppression de 65 postes à l’usine montréalaise de l’entreprise Velan, qui s’ajoutent aux 130 autres postes dont la suppression a été annoncée en janvier. Le président et chef de la direction de Velan, Yves Leduc, a déclaré à La Presse qu’il ferait tout pour diminuer ce nombre.

Le fabricant québécois de robinetterie industrielle affirme qu’il doit changer son modèle d’affaires à cause des pertes de 2018. La pérennité des usines nord-américaines de l’entreprise fondée par un immigrant tchèque, A.K. Velan, en 1949 était en péril, selon la direction.

« Je ne connais personne qui haïsse plus que moi le genre de décision qu’on doit prendre quand ça affecte l’emploi, soutient Yves Leduc en entrevue téléphonique avec La Presse. Ça fait mal, il y a des emplois qui sont touchés. Mon engagement auprès des employés et du syndicat, c’est de tout faire pour minimiser cet impact-là. »

Si les licenciements sont effectifs, il restera 80 employés à l’usine de Granby et 80 à celle de Montréal.

Une des deux usines de Montréal fermera ses portes fin 2020, début 2021. L’immeuble qui appartient à Velan sera vendu. Pour assurer la rentabilité de l’usine de Montréal et celle de Granby, chacune aura une production spécialisée.

La direction de Velan a tenu à rassurer ses employés. Elle ne compte pas fermer l’usine de Granby, mais plutôt y augmenter sa productivité. Le bail avec le supermarché Avril, qui occupait une partie de l’espace, n’a pas été renouvelé, car Velan prévoit l’utiliser pour sa production.

Ces propos n’apaisent pas pour autant les craintes du président du Syndicat national des employés de Velan à Granby, affilié à la CSN, Pierre Paquet.

« La volonté de Velan, c’est de diminuer la variété de produits qui seront fabriqués à son usine de Granby, dit-il. On peut bien nous dire qu’on va se concentrer sur les valves à haute valeur ajoutée, mais qu’est-ce qui va arriver quand les commandes vont baisser le mois prochain ? Si on ne peut plus produire d’autres types de valves, on va avoir des mises à pied. Et ça, ça nous inquiète. »

Le débat se transporte au Salon bleu

À Québec, la porte-parole libérale en économie, Dominique Anglade, a voulu savoir ce que le gouvernement Legault entendait faire pour limiter les dégâts.

« Qu’a fait le ministre exactement depuis le mois de janvier pour préserver ces emplois-là de 30 $ et 35 $ de l’heure ? », a-t-elle demandé.

Velan est « un bon citoyen québécois » qui a fait des réaménagements de son portefeuille d’entreprises en Amérique du Nord, a expliqué le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui dit bien connaître l’entreprise.

« Une famille qui est établie au Québec, qui est basée au Québec, qui a le Québec à cœur et qui, comme d’autres compagnies, doit de temps en temps prendre des décisions difficiles pour optimiser ses opérations », a-t-il déclaré.

— Avec La Presse canadienne