(New York) Lyft a annoncé mardi des pertes de plus d’un milliard de dollars au premier trimestre et placé ses pions dans la voiture autonome via un partenariat avec Waymo, la filiale de Google dans ce secteur.

Le chiffre d’affaires du groupe basé à San Francisco a quasiment doublé sur un an à 776 millions de dollars et son nombre d’utilisateurs actifs a atteint 20,5 millions, selon un communiqué officialisant les premiers résultats de l’entreprise en tant que société cotée en Bourse.

Mais ses coûts ont explosé de plus de 200 % en un an, en raison de promotions accordées aux consommateurs et d’une amélioration des conditions financières des chauffeurs pour les fidéliser dans sa bataille avec Uber.

Ces éléments ont fortement creusé les pertes de Lyft : le déficit s’est élevé ainsi à 1,1 milliard de dollars sur les trois premiers mois de l’année contre une perte de seulement 234,4 millions de dollars à la même période en 2018.

La marge opérationnelle s’est néanmoins améliorée à 49,6 % contre 35,4 % un an plus tôt.

« Le premier trimestre a lancé solidement une année importante, notre première en tant qu’entreprise cotée », a toutefois relativisé Logan Green, le cofondateur de Lyft, préférant se tourner vers l’avenir.

« Le transport est l’un des segments les plus larges de notre économie et nous sommes toujours dans les balbutiements d’un changement énorme, en passant du véhicule personnel au transport en tant que service », a ajouté M. Green.

Lyft, qui a clôturé la séance sur une baisse de 2,03 % et une glissade de 17 % depuis ses débuts boursiers le 29 mars, perdait 1,57 % dans les transactions électroniques suivant la clôture de Wall Street après la publication de ses résultats.

Pour le deuxième trimestre, Lyft anticipe un chiffre d’affaire entre 800 et 810 millions de dollars et des pertes situées entre 270 et 280 millions.

Le groupe est le deuxième plus grand service américain de véhicule avec chauffeur derrière Uber, le leader mondial dont les débuts boursiers sont très attendus en fin de semaine à Wall Street.

Lyft a par ailleurs annoncé lors de la présentation de ses résultats qu’il allait s’allier à Waymo, filiale de Google, dans un projet de « robot-taxi » en Arizona.

Waymo a affirmé de son côté qu’il comptait déployer dix véhicules sur l’application Lyft lors des prochains mois.  

« Lorsque les véhicules Waymo seront sur la plateforme, les utilisateurs de Lyft pourront avoir la possibilité de sélectionner directement un Waymo en fonction des disponibilités », a affirmé le PDG de Waymo, John Krafcik, dans un communiqué séparé.

Le grand rival de Lyft, Uber, avait soldé début 2018 des poursuites entamées par la filiale de Google, l’accusant de lui avoir volé des secrets technologiques sur la conduite autonome.