WestJet Airlines a surpassé les attentes au cours du dernier trimestre, mais son chef de la direction, Ed Sims, a indiqué mardi que la ligne aérienne faisait face à des défis liés à l’interdiction de vol de ses Boeing 737 Max 8 et au ralentissement de la demande chez son transporteur à bas prix.

« Au cours des 18 derniers jours de mars, notre chiffre d’affaires absolu a été atteint négativement, car nous avons déployé des efforts considérables pour accommoder des milliers de clients touchés », a expliqué M. Sims, évoquant l’impact de l’interdiction de vol des avions 737 Max.

Cette situation a pesé sur les revenus de la société au premier trimestre, qui ont progressé de 5,5 % d’une année à l’autre pour atteindre 1,26 milliard, soit un niveau légèrement inférieur aux attentes des analystes.

M. Sims a souligné que l’impact sur son deuxième trimestre s’annonçait plus sévère, puisque la capacité connaîtrait une réduction pouvant aller jusqu’à 3 % d’avril à juin.

Les 13 appareils Max 8 de WestJet, qui représentent environ 10 % de sa capacité totale en sièges, sont cloués au sol depuis que les autorités de réglementation du monde entier ont fermé leur espace aérien à l’avion après un deuxième accident mortel survenu en mars. L’avionneur Boeing a depuis associé ces accidents à une défaillance du système d’alerte de sécurité.

Alors qu’Air Canada a prolongé ses contrats de location pour une demi-douzaine d’appareils à réaction à fuselage étroit et a souscrit des contrats de location à long terme pour six Airbus A321, WestJet a choisi de faire appel à sa flotte existante, se contentant de prolonger un seul bail avec un Boeing 737-700.

« Je n’ai certainement rien vu pour justifier les coûts de baux à court terme », a expliqué M. Sims, ajoutant qu’il avait « une vue dégagée » des mises à jour logicielles prévues par Boeing, qui devraient précipiter la levée de l’interdiction de vol.

Entre-temps, Swoop, la bannière à bas prix de WestJet, a continué d’éprouver des difficultés pendant la saison morte, a souligné le directeur financier, Harry Taylor.

« Swoop était plus faible que prévu et que nous l’aurions souhaité », a-t-il affirmé. « La reconnaissance de la marque est si faible. Elle n’a pas atteint son premier anniversaire. »

La concurrence entre les transporteurs à bas prix s’intensifie, et Swoop a récemment ajouté des liaisons vers des destinations populaires du Mexique et des Caraïbes, afin de se disputer les clients avec Transat A. T., Air Canada et Sunwing Airlines.

Les rivalités ont entraîné l’ouverture d’une enquête du Bureau de la concurrence sur de possibles pratiques de prix d’éviction contre WestJet et Swoop, à la suite d’une plainte de Flair Airlines.

Selon M. Taylor, la bannière Swoop, lancée en juin dernier, est désormais répertoriée dans les moteurs de recherche de tarifs tels que Skyscanner et Google Flights, ce qui a entraîné une légère hausse des réservations. La société négocie également des accords avec de grandes agences de voyages en ligne, y compris Expedia, a-t-il précisé.

« Nous n’abandonnons pas et nous ne sommes pas inquiets », a assuré M. Taylor.

Résultats « mitigés »

Les difficultés de Swoop étaient le « principal facteur » derrière la faiblesse du revenu par siège-mille disponible, a souligné M. Sims lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs, avant l’assemblée annuelle des actionnaires de l’entreprise, à Calgary.

L’analyste Doug Taylor, de Canaccord Genuity, a qualifié les résultats de « mitigés », soulignant que les bénéfices s’étaient montrés solides, mais que le revenu par siège-mille disponible, une mesure clé de la performance, avait été « légèrement décevant ».

Avec sa progression de 0,2 % au plus récent trimestre, le revenu par siège-mille disponible de WestJet était bien inférieur à celui dévoilé par Air Canada pour son plus récent trimestre, qui a avancé de 4,5 %.

WestJet a dépassé ses attentes en annonçant que ses bénéfices du premier trimestre avaient augmenté de plus de 30 % par rapport à l’an dernier, soutenu par un contrat de cession-bail de trois avions Boeing Dreamliner.

L’augmentation des revenus de la société s’explique en partie par le nombre record de 6,3 millions de passagers enregistré au premier trimestre, en hausse de 5,3 % par rapport à l’année précédente.

Le transporteur aérien a indiqué avoir réalisé un bénéfice de 45,6 millions, ou 40 cents par action, pour le trimestre terminé le 31 mars, contre un bénéfice de 34,2 millions, ou 30 cents par action, il y a un an.

Les revenus ont totalisé 1,26 milliard, en hausse par rapport à ceux de 1,19 milliard du même trimestre l’an dernier.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 30 cents et un chiffre d’affaires de 1,28 milliard, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Le coefficient d’occupation de WestJet, qui mesure à quel point ses avions sont remplis, est resté stable à 84,8 % au cours du trimestre.

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