(Ottawa) Le chantier maritime québécois Davie obtient du gouvernement fédéral un contrat de près de 7,2 millions pour la remise en état du plus gros brise-glace de la Garde côtière canadienne.

Le contrat pour le « radoub » et la mise en cale sèche du Louis S. St-Laurent est le plus récent attribué au chantier naval de Lévis, qui souffrait cruellement d’une pénurie de commandes dans son carnet. On ignore pour l’instant combien d’emplois seront créés au chantier Davie, qui a été contraint de mettre à pied des centaines de travailleurs au cours des dernières années. Le contrat annoncé mardi est attribué sans appel d’offres.

Davie loue actuellement à la Marine un porte-conteneurs civil converti en navire de ravitaillement provisoire, l’Astérix. Le chantier québécois a fait pression sur le gouvernement afin qu’il loue un deuxième navire de ce type, pour environ 500 millions, mais Ottawa a déclaré que la Marine n’avait pas besoin d’un autre navire de ravitaillement provisoire. Le gouvernement a plutôt confié à Davie des contrats de maintenance et de remise en état de navires existants de la Garde côtière et de la Marine.

Le chantier de Lévis souhaite également être un joueur dans la Stratégie nationale de construction navale du gouvernement fédéral. Dans le cadre de ce projet à long terme de plusieurs milliards de dollars, Ottawa a attribué jusqu’ici les contrats de construction de dizaines de nouveaux navires à des chantiers concurrents, à Halifax et à Vancouver.

Le gouvernement achète toutefois trois brise-glace d’occasion à Davie, que le chantier naval a commencé à convertir pour la Garde côtière et qui resteront probablement en service au cours des 15 à 20 prochaines années.

« Le radoub du NGCC Louis S. St-Laurent est une partie importante de l’entretien planifié de la flotte de brises-glaces de la Garde côtière, a indiqué mardi dans un communiqué le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Jonathan Wilkinson. L’entretien régulier permet à notre plus gros navire d’être prêt à fournir des services essentiels de déglaçage aux Canadiens, surtout dans l’Arctique, où les escortes maritimes sont indispensables au ravitaillement des collectivités nordiques. »

De récentes notes internes obtenues par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information indiquent que Davie est le seul chantier naval assez grand pour accueillir en cale sèche le gros brise-glace Louis S. St-Laurent, âgé de 53 ans. Lancé pour la première fois en 1966, ce navire devait être mis hors service en 2000, mais il a depuis subi plusieurs séries de mises à niveau et de modifications afin de le maintenir à flot.

Les chantiers navals Seaspan, de Vancouver, doivent construire le remplaçant du Louis S. St-Laurent, le John Diefenbaker, mais le projet a connu de nombreux retards et la date de livraison est repoussée.