(Tokyo) Le fleuron japonais de l’électronique Sony a fait état vendredi d’un bond de 87 % de son bénéfice net à des sommets exceptionnels en 2018-2019, mais s’attend à une chute de 45 % de son résultat pour l’exercice en cours.

C’est la deuxième année de suite que Sony pulvérise ses records, grâce aux jeux vidéo et à la réorganisation pluriannuelle orchestrée par Kazuo Hirai, lequel a cependant quitté il y a un an la direction opérationnelle du groupe.

Outre les bonnes performances de plusieurs divisions, à commencer par celle des consoles et jeux PlayStation (dont le bénéfice d’exploitation a crû de 75 %), des gains comptables non récurrents dans le secteur de la musique expliquent le fait que le résultat net ait atteint la somme inédite pour Sony de 916,27 milliards de yens.  

Durant l’exercice d’avril 2018 à mars 2019, les recettes tirées de l’activité des jeux vidéo (consoles, jeux, services dédiés en ligne) ont fortement augmenté de même que les profits associés. La PlayStation 4, une console multimédia, se vend certes à une cadence moindre puisqu’elle arrive en bout de cycle, mais le parc installé entraîne des ventes de contenus associés, surtout que le modèle d’abonnement à la plateforme PlayStation Network génère des revenus récurrents.

PHOTO BRENDAN MCDERMID, ARCHIVES REUTERS

Une console Sony PlayStation 4 Pro.

Des gains importants sont venus aussi de la musique, du fait notamment d’une révision de valeur comptable suite à l’absorption de la société d’édition musicale EMI Music Publishing, qui gère un catalogue de plus de deux millions de titres (Queen, Pharrell Williams, Kanye West…).  

Sony, qui détenait auparavant 40 % dans EMI via une de ses entités, a acheté la part restante et en a fait une filiale à part entière. Le groupe a ainsi enregistré un gain exceptionnel reporté sur le bénéfice d’exploitation de 116,9 milliards de yens.

S’y est ajoutée une rentrée exceptionnelle liée à la cession et revalorisation comptable de parts de Spotify (service de musique en ligne).

Sur le plan purement opérationnel, le chiffre d’affaires annuel a augmenté de 1,4 % sur un an à 8665,7 milliards de yens et le résultat d’exploitation de 22 % à 894,23 milliards de yens, sachant que les gains exceptionnels ci-dessus cités sont inclus dans ces résultats opérationnels.

Le tableau est moins beau du côté des semi-conducteurs même si leurs ventes ont progressé.  

L’activité « produits de l’image », qui comprend les appareils photo et caméras vidéo, a aussi enregistré de relativement bons résultats, grâce à des boîtiers reflex haut de gamme qui séduisent désormais aussi des professionnels en plus des amateurs avertis. L’électronique de salon et le matériel audio ont de leur côté dégagé davantage de profits même si les ventes ont été un peu moins bonnes.

L’ombre au tableau reste la division des téléphones intelligents qui s’est encore davantage enfoncée dans le rouge.

Pour l’exercice débuté en avril qui sera clos en mars 2020, Sony escompte une progression de 1,5 % de son chiffre d’affaires à 8800 milliards, mais il craint une baisse de 10 % à 810 milliards de son bénéfice d’exploitation et pense que son résultat net ne dépassera pas 500 milliards (-45 %) du fait de l’absence de facteurs exceptionnels.