(San Francisco) Connu pour le commerce en ligne, c’est pourtant d’autres activités moins connues d’Amazon, comme le « cloud » informatique, la publicité en ligne ou les abonnements à son service Prime, qui ont été les plus dynamiques au premier trimestre.

Le géant américain a en particulier plus que doublé son bénéfice net, à 3,6 milliards de dollars, pulvérisant les attentes des analystes.

Une nouvelle fois, Amazon Web Services, sa division « cloud » a confirmé sa croissance, avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 40 % à 7,7 milliards de dollars, conforme aux anticipations des marchés.  Surtout, son bénéfice opérationnel a bondi de plus de 58 % à 2,22 milliards de dollars.

Cette somme a représenté à elle seule la moitié du bénéfice opérationnel de tout le groupe Amazon, qui s’inscrit à 4,4 milliards, nettement plus que ce à quoi s’attendaient les analystes.

Autre confirmation au cours de ce trimestre, la montée en puissance de la publicité en ligne : le chiffre d’affaires de cette activité a augmenté de 34 % à 2,7 milliards de dollars.

« Tandis que la progression d’AWS se poursuit avec la même vigueur et se place clairement comme le plus gros pourvoyeur de bénéfices à l’heure actuelle, la publicité semble montrer désormais toute son importance et va devenir à court terme de plus en plus importante pour la croissance » d’Amazon, a résumé l’analyste Monica Peart (eMarketer).

Grosse progression aussi des revenus tirés des abonnements — essentiellement son service Prime qui permet livraisons gratuites ou encore accès à son service de vidéo en streaming —  : le chiffre d’affaires a bondi de 40 % pour atteindre 4,34 milliards de dollars.

En revanche, ses magasins- comme les supermarchés bio Whole Foods ou ses librairies - ont vu leurs revenus stagner d’une année sur l’autre, à 4,3 milliards de dollars (+1 %).

Son cœur de métier, la vente en ligne, a pour sa part vu son chiffre d’affaires prendre 10 %, à 29,5 milliards de dollars.

Le chiffre d’affaires total de l’entreprise est pour sa part ressorti en hausse de 17 % à 59,7 milliards. Si ce chiffre est conforme aux attentes des analystes, il vient confirmer une nette décélération de la croissance d’Amazon : l’an dernier à la même époque, le c. a. bondissait de 43 %.

Géographiquement, le chiffre d’affaires a notablement ralenti en Amérique du Nord (+17 % contre +46 % l’an dernier par rapport à l’année précédente) comme dans le reste du monde (+9 % contre +34 %).

Le groupe a aussi livré des prévisions pour le second trimestre, anticipant un chiffre d’affaires situé entre 59,5 et 63,5  milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel situé entre 2,6 milliards et 3,6  milliards.  Jusqu’ici, les analystes anticipent 62,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Le titre prenait 0,51 % vers 19h25 dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.

Son principal concurrent dans le « cloud », Microsoft a publié mercredi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, eux aussi tirés par l’informatique en nuage. Ce qui lui a permis d’atteindre pour la première fois le seuil symbolique des 1000 milliards de valorisation boursière en cours de séance. Amazon avait atteint ce cap en 2018.  

Lancée il y a un peu plus de 20 ans, Amazon, dirigée par Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, est devenue un mastodonte du commerce en ligne.

S’il est beaucoup moins dans le viseur que Facebook, Amazon fait aussi l’objet de nombreuses critiques dans le monde entier, sur le paiement des impôts ou pour ses mauvaises conditions de travail et son manque de sécurité de l’emploi dans ses centres logistiques, où les employés sont soumis à des rythmes très intenses.