Depuis 2011, le gouvernement du Québec a englouti 81 millions de dollars dans Enerkem, qui veut transformer les matières résiduelles en biocarburant, mais qui n’est toujours pas en production commerciale au Québec.

Québec vient de participer à hauteur de 13,5 millions à une nouvelle ronde de financement d’Enerkem, qui a amassé un total de 76,3 millions. « Cette injection de capitaux additionnels dans Enerkem inc. contribuera à assurer la croissance de l’entreprise en poursuivant le développement de ses autres projets, incluant Varennes au Québec et Rotterdam aux Pays-Bas », a fait savoir l’entreprise dans un communiqué.

C’est la cinquième fois que le gouvernement québécois remet de l’argent dans l’entreprise. Cette aide a pris la forme de participation au capital (63 millions) et de subvention (18 millions).

Le gouvernement appuie Enerkem parce que « sa technologie contribue à l’essor de l’économie verte au Québec et offre une alternative à l’enfouissement et à l’incinération des matières résiduelles non recyclables en les transformant en produits à valeur ajoutée », justifie-t-il.

C’est en effet l’objectif de l’entreprise, mais ce n’est pas encore une réalité au Québec. Le projet d’usine de Varennes est annoncé depuis 2012.

« Le projet avance, mais nous ne sommes pas en mesure de confirmer une date. »

— Une porte-parole d’Enerkem, la semaine dernière

Enerkem exploite une usine à Edmonton et un centre de recherche au Québec. Elle emploie 200 personnes, dont 150 au Québec.

De nombreux actionnaires

Lors de sa dernière ronde de financement, Enerkem a réussi à intéresser un nouvel actionnaire, Suncor Energy. La pétrolière albertaine s’est jointe à Cycle Capital, Energy Ventures, Fondaction, le Fonds de solidarité FTQ, Rho Ventures, Sunkem, Westley Group, Braemar, Waste Management et la Banque Nationale, qui étaient déjà actionnaires.

Ce tour de table a rapporté 76,3 millions. L’an dernier, ce groupe d’actionnaires avait mis ensemble 280 millions dans Enerkem, avec la contribution de BlackRock et de Sinobioway, qui n’ont pas participé cette année. La contribution de l’entreprise chinoise Sinobioway s’élevait à plus de 100 millions l’an dernier.

Enerkem a déjà annoncé son intention de construire 100 usines en Chine. À Rotterdam, avec des partenaires comme Shell et Air Liquide, Enerkem projette une superusine capable de produire 270 millions de litres de méthanol, soit trois fois plus que la capacité projetée de l’usine d’Edmonton inaugurée en 2014, mais encore en rodage.