(New York) Morgan Stanley a annoncé mercredi un recul de ses bénéfices et revenus au premier trimestre, clôturant une saison de résultats trimestriels en demi-teinte des grandes banques américaines qui sont affectées par la faiblesse du courtage.

La firme, dont le siège est situé à Times Square au cœur de Manhattan, a dégagé un bénéfice net de 2,43 milliards de dollars, en baisse de 8,95 % sur un an.

Mais ce résultat s’est traduit par un bénéfice par action ajusté de 1,33 dollar, nettement au-dessus du 1,16 attendu en moyenne par les analystes.

Le chiffre d’affaires a pour sa part baissé de 7,1 % à 10,3 milliards de dollars, mais il est supérieur aux 10 milliards anticipés.

Cette performance semblait soulager les investisseurs à Wall Street, où le titre gagnait 2,51 % vers 11 h 15.

Après les résultats mitigés de Goldman Sachs et Citigroup lundi, marqués notamment par une dégringolade des recettes générées par le courtage, les milieux financiers redoutaient le pire car Morgan Stanley mise également sur les activités spéculatives pour améliorer sa rentabilité.

Si les revenus du courtage ont plongé de 15 % à 3,74 milliards de dollars, c’est néanmoins mieux que les 3,6 milliards auxquels s’attendaient les marchés.  

Dans le détail, les recettes du courtage des obligations, devises et matières premières (FICC) n’ont finalement diminué que de 8,7 %, principalement à cause de faibles volumes d’activités de la part des clients.

Les revenus des produits liés à des titres financiers ont pour leur part chuté de 21,2 %.

Plus surprenant, les commissions perçues par les banquiers conseillant les entreprises dans les fusions-acquisitions ont plongé de 29,3 %, alors que de grandes manœuvres sont en cours dans de nombreux secteurs économiques.

Comme depuis plusieurs trimestres maintenant, Morgan Stanley se concentre sur la gestion de grosses fortunes et d’actifs, dont les revenus ont légèrement augmenté de 0,34 % à 4,4 milliards de dollars.

Après avoir failli déposer le bilan au moment de la crise financière, Morgan Stanley a changé de stratégie afin de limiter son exposition aux fluctuations des marchés.

Elle est devenue un courtier travaillant non seulement pour les entreprises, mais aussi pour les petits épargnants.

La firme est ainsi partie à l’assaut de jeunes millionnaires en rachetant en février, pour 900 millions de dollars, une société canadienne spécialisée dans la gestion des rémunérations de salariés et dirigeants à base d’actions.

La société en question, Solium Capital, s’adresse principalement aux start-up qui rémunèrent traditionnellement leurs fondateurs et premiers salariés en leur proposant des participations dans le capital.

Hormis JPMorgan Chase, les autres cinq grandes banques américaines – Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley – ont vu leurs bénéfices limités par le courtage lors des trois premiers mois de l’année.